Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ont déclenché une nouvelle flambée des prix pétrolifères. La généralisation du génocide des populations arabes ainsi que la riposte iranienne, couplées à des menaces de représailles sur les infrastructures énergétiques de la région, ont provoqué un renforcement des cours du brut. En effet, le Brent, référence mondiale du pétrole, a enregistré une hausse fulgurante de plus de 9% en une semaine, atteignant 78 dollars le baril, tandis que le WTI a également connu une forte progression, dépassant les 73 dollars les 159 litres. Ces niveaux n’avaient plus été observés depuis deux ans.
Un jeu d’échecs géopolitique à haut risque
Les menaces d’attaques contre les installations pétrolières iraniennes, notamment l’île de Kharg, point névralgique de l’exportation iranienne, et les ripostes potentielles de l’Iran contre les infrastructures énergétiques de la région, ont alimenté les craintes d’une nouvelle crise pétrolière.
Le détroit d’Ormuz, par lequel transite près d’un cinquième du pétrole mondial, est également au cœur des préoccupations. Une éventuelle fermeture de ce passage stratégique, comme cela s’est produit par le passé lors de la guerre Iran-Irak, pourrait entraîner un renchérissement des prix à plus de 150 dollars le baril, selon les estimations de Claudio Galimberti, économiste en chef chez Rystad Energy, et plonger l’économie mondiale dans une profonde récession.
Pour l’heure, les capacités de production inutilisées des membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole et ses alliés (OPEP+), estimées à plus de 5 millions de barils par jour, constituent un matelas de sécurité. Ces pays pourraient augmenter leur production pour compenser d’éventuelles pertes de production en Iran ou dans la région. Toujours est-il qu’une perturbation majeure et prolongée de l’approvisionnement pourrait rapidement épuiser ces réserves.
Les enjeux pour l’économie mondiale
Une nouvelle crise pétrolière aurait des conséquences désastreuses pour l’économie mondiale. L’inflation, déjà élevée dans de nombreux pays, s’accélérerait, érodant le pouvoir d’achat des ménages et pesant sur l’activité économique. Les entreprises, en particulier celles du secteur des transports, verraient leurs coûts de production augmenter, ce qui pourrait entraîner une nouvelle vague de hausse des prix.
Les consommateurs finiraient par payer le prix fort à la pompe, avec une augmentation significative des coûts de l’essence, du diesel et d’autres produits dérivés du pétrole. Les analystes interrogés par l’agence britannique Reuters estiment que chaque hausse de 10 dollars du baril de pétrole pourrait entraîner une augmentation d’environ 0,5% de l’inflation mondiale.
Les analystes appellent à la prudence et à la désescalade. Une guerre ouverte dans la région aurait des conséquences humanitaires et économiques désastreuses, bien au-delà des seules fluctuations des prix du pétrole. Les acteurs internationaux doivent œuvrer pour trouver une solution diplomatique à ce conflit et éviter un scénario catastrophe.
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