La balance commerciale tunisienne se révèle être un véritable jeu d’échecs où les partenaires historiques côtoient les nouveaux venus, chacun avec ses propres enjeux. Si l’Italie, la France et l’Allemagne continuent de soutenir l’économie tunisienne, l’ombre de la Russie, de la Chine et de l’Algérie s’allonge sur le déficit commercial du pays.
Les importations en provenance de Russie ont littéralement explosé ces dernières années, propulsant Moscou au rang de sixième fournisseur de la Tunisie, selon Nova. Le pays des Tsars fournit principalement du pétrole, du gaz, des céréales et des engrais, des denrées vitales pour l’économie tunisienne. Cette dépendance énergétique grandissante envers la Russie a creusé un trou de 6,42 milliards de dinars dans la balance commerciale tunisienne au cours des neuf premiers mois de 2024, soit une augmentation de près de 50% par rapport à l’année précédente.
La Chine, quant à elle, affiche un excédent commercial confortable avec la Tunisie, grâce à une offre pléthorique de produits allant des textiles aux machines en passant par les jouets. Pékin exporte de tout, et la Tunisie importe de tout, créant ainsi un déséquilibre commercial de 4,32 milliards de dinars. Ce chiffre représente plus d’un tiers du déficit total de la Tunisie.
L’Algérie, voisine et partenaire historique, contribue également au déficit tunisien, notamment en raison des importations de gaz naturel. Les liens économiques et énergétiques étroits entre les deux pays expliquent en grande partie ce déséquilibre commercial de 3,01 milliards de dinars.
Face à cette poussée des géants économiques, les partenaires traditionnels de la Tunisie tentent de maintenir leur position. L’Italie, la France et l’Allemagne affichent toutes un excédent commercial avec Tunis, grâce notamment aux exportations de produits manufacturés et de biens d’équipement. Avec un excédent de 3,9 milliards de dinars avec la France, 1,56 milliard de dinars avec l’Italie et 1,68 milliard de dinars avec l’Allemagne, ces pays européens jouent un rôle essentiel dans la modernisation de l’économie tunisienne.
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