Malgré un contexte énergétique mondial marqué par des fluctuations et des incertitudes, la consommation de produits pétroliers en Tunisie a poursuivi sa trajectoire ascendante au cours des huit premiers mois de 2024. Selon les dernières données publiées par le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, la demande nationale a atteint 3 039 ktep, soit une augmentation de 2% par rapport à la même période de l’année précédente.
Le gaz naturel : une demande en berne
C’est principalement l’accélération de la consommation d’essence (+11%) et de diesel (+4%) qui a tiré cette croissance. Les automobilistes tunisiens, toujours plus nombreux, sont les principaux responsables de cette augmentation, la part des carburants routiers dans la consommation totale s’élevant à 65%.
Toujours est-il que la demande de fioul et de coke de pétrole a connu un recul significatif, respectivement de 8% et 15%. Cette baisse s’explique en partie par une moindre activité dans certains secteurs industriels.
À l’inverse des produits pétroliers, la demande de gaz naturel a enregistré une baisse de 2% pour s’établir à 3 131 ktep. Cette diminution s’explique en grande partie par les contraintes d’approvisionnement et les limitations imposées à la consommation pour préserver les réserves. Le secteur de la production d’électricité, traditionnellement le plus gros consommateur de gaz naturel, a vu sa demande diminuer de 2% en raison de la disponibilité limitée de cette ressource.
Les enjeux d’une consommation énergétique croissante
La consommation de GPL a, quant à elle, progressé de 2%, tandis que celle du coke de pétrole des cimenteries a chuté de 15%. Le secteur aérien, en revanche, a enregistré une hausse de 4% de sa consommation, reflétant ainsi une reprise progressive du trafic aérien.
L’évolution de la consommation énergétique en Tunisie soulève plusieurs interrogations. Comment concilier la croissance économique, qui nécessite de l’énergie, avec les objectifs de transition énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Comment assurer un approvisionnement énergétique stable et à des coûts abordables dans un contexte marqué par la volatilité des prix des hydrocarbures ?
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