Le Parlement a donné son feu vert à un prêt de 45 millions d’euros accordé par la Banque européenne d’investissement (BEI) pour financer le projet d’interconnexion électrique avec l’Algérie. La décision s’inscrit dans un contexte où le pays ambitionne de porter la part des énergies renouvelables dans sa production électrique de 5% actuellement à 35% d’ici 2035, selon l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME).
Le financement, qui bénéficiera à la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG), permettra de renforcer les infrastructures électriques et de faciliter l’échange d’énergie avec les pays voisins. L’objectif est clair : consolider le potentiel exportateur tunisien en matière d’énergies renouvelables, notamment en direction du marché européen.
En parallèle, le projet Elmed, qui prévoit la construction d’un câble sous-marin de 240 kilomètres entre la Tunisie et l’Italie, avance à grands pas. Ce projet, soutenu par l’Union européenne à hauteur de 307,6 millions d’euros, permettra d’échanger jusqu’à 600 mégawatts d’électricité entre les deux rives de la Méditerranée. À terme, la Tunisie pourra exporter environ 6 millions de tonnes d’hydrogène vert par an, selon les estimations.
La production d’hydrogène vert constitue un autre pilier de la stratégie énergétique tunisienne. Le pays vise à produire 8,3 millions de tonnes de ce vecteur énergétique d’ici 2050. Cet objectif ambitieux positionne la Tunisie comme un acteur majeur de la production et de l’exportation d’hydrogène vert en Méditerranée.
Ces investissements massifs dans les énergies renouvelables et les interconnexions électriques devraient générer de nombreux bénéfices pour l’économie tunisienne, notamment :
- La création d’emplois dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’industrie.
- L’attraction d’investissements étrangers dans les technologies vertes.
- Le renforcement de la balance commerciale grâce aux exportations d’électricité et d’hydrogène.
- La réduction de la dépendance énergétique aux énergies fossiles.
Si les perspectives sont prometteuses, la Tunisie devra relever plusieurs défis pour mener à bien sa transition énergétique, notamment en matière de financement, de formation et de réglementation.