Le président de l’Association des Enfants de la Lune à Médenine Abdallah Said, a été mis en détention lundi 12 novembre 2024 par la brigade nationale de recherche sur les crimes financiers à El Kram. Les accusations précises portées contre Abdallah Said n’ont pas encore été déterminées, mais elles semblent principalement concerner ses activités liées à l’accompagnement des enfants réfugiés, migrants et orphelins, qui font partie des actions menées par son association dans la région de Médenine.
Dans un communiqué rendu public ce jeudi 14 novembre 2024, le Comité de suivi pour lutter contre la criminalisation des politiques de solidarité, a estimé que d’origine tchadienne, le président de ladite association a déjà été la cible de campagnes de haine et de racisme sur les réseaux sociaux en raison de son engagement humanitaire pour aider les enfants migrants et réfugiés.
« Citoyen tunisien, Abdallah Said jouit de tous ses droits civils et politiques et mène ses activités civiles dans le strict respect des lois. Cependant, il semble que le contexte politique actuel ait transformé son engagement solidaire envers les enfants migrants et réfugiés de la région de Médenine en un acte criminel, justifiant ainsi des poursuites judiciaires. » peut-on lire dans ledit communiqué.
Le Comité de suivi pour lutter contre la criminalisation des politiques de solidarité a considéré que l’arrestation Abdallah Said s’inscrit dans une série de politiques visant à criminaliser la solidarité avec les migrants, entraînant de nombreuses arrestations et poursuites. « Cette campagne a débuté après la réunion du Conseil de sécurité nationale en mai 2024 et se poursuit sans relâche, révélant chaque jour de nouveaux cas d’enquête, la seule accusation étant l’aide humanitaire apportée aux migrants. » peut-on lire encore.
Le Comité de suivi pour lutter contre la criminalisation des politiques de solidarité a souligné le caractère purement politique de ces enquêtes, qui contredisent les engagements internationaux signés par l’État tunisien. Il appelle à l’arrêt de ces politiques de criminalisation de la solidarité avec les migrants et à la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées, ainsi qu’à mettre fin à toutes les poursuites à leur encontre.