Par Tarak Gharbi
En cette fin de saison automnale, trois pistes s’entrecroisent pour les footeux sous nos cieux : les éliminatoires de la CAN, le Championnat de Ligue 1 et les Coupes africaines des clubs qui inaugureront mardi 26 et mercredi 27 novembre la phase de groupes. Quelques clubs ne savent plus où donner de la tête, tellement les rencontres se succèdent à un rythme quelquefois insoutenable. Le cas de l’Espérance Sportive de Tunis qui fait le pressing pour faire aménager son calendrier général selon ses desideratas. En effet, mardi prochain, elle « ouvrira » l’important mini-championnat du groupe « B » de la Champions League qui la verra croiser le fer avec les Maliens de Djoliba Athletic Club, les Egyptiens de Pyramids FC et les Angolais de Grupo Desportivo Sagrada Esperança. De son côté, le Club Sportif Sfaxien sera opposé en poule « A » de la Coupe de la Confédération aux Algériens du CS Constantine, aux Tanzaniens de Simba FC et aux Angolais de Futebol Clube Bravos do Maquis.
Il n’y a pas photo
Voilà donc l’Espérance entrer de nouveau dans l’arène. Une courte radiographie de l’historique des Coupes africaines suffit pour mettre en lumière la régularité de métronome employée par le club de Bab Souika pour les marquer de son empreinte. Battu (0-0, 0-1) en finale de la dernière édition de la C1 sur un petit but marqué contre son camp par Roger Aholou face à Al Ahly d’Egypte, il doit avoir retenu les leçons.
« Mille milliards de mille sabords ! » Le désopilant personnage de Tintin, Capitaine Haddock, n’a toujours pas trouvé de réponse à cette scoumoune qui afflige les Sang et Or, incapables d’inscrire le moindre but en six matches disputés ces trois dernières années face à leur bête noire ahlaouie. Mais chaque chose en son temps. Mardi prochain (20H), les copains de Rodriguez auront l’avantage d’ouvrir à domicile cette phase de poules de la LDC CAF en offrant l’hospitalité aux Maliens de Djoliba dont le palmarès local n’est pas moins boulimique que celui de son rival du soir : 24 championnats du Mali et 20 coupes nationales. En revanche, à l’échelle continentale, le club de Bamako ne compte qu’une finale de Coupe de la Confédération perdue en 2012 face aux Congolais de l’AC Léopards (2-2, 1-2). Il faut croire que la date du 22 septembre 2024 restera comme un moment privilégié de l’histoire du club qui a finalement réussi à rejoindre pour la première fois la phase de poules de la Ligue des champions après six tentatives infructueuses. En effet, ce jour-là, le club fondé en 1960 a éliminé les Togolais de l’ASKO de Kara au 2e tour préliminaire avec un score cumulé de (2-0) grâce à des réalisations de Zoumana Simpara. Par conséquent, il n’y a pas photo par rapport à l’EST, rarement absente à ce stade de la plus prestigieuse compétition africaine. Toutefois, la prudence sera de mise, a fortiori compte tenu de la phase transitoire que négocient les copains du Brésilien Rodrigo Rodriguez suite au départ du technicien portugais Miguel Cardoso. Le métier et les qualités offensives de notre représentant devraient faire pencher la balance en sa faveur même si, au rayon défensif, les errements de ces dernières semaines du jeune keeper Memmiche peuvent faire craindre le pire. Il ne tient qu’à Amanallah de croire en ses moyens et faire taire les sceptiques.
Un jeu en perdition
Pour sa part, le Club Sportif Sfaxien vient se rappeler au bon souvenir du monde du foot de notre Continent, lui qui a marqué de son empreinte la C2 sous ses deux différentes appellations, en en collectionnant quatre trophées, excusez du peu ! Toutefois, malgré toutes ces belles conquêtes, le besoin de reconnaissance n’est toujours pas assouvi pour la famille noir et blanc qui rêve d’une « Quinta ». Pour leurs débuts dans cette poule, les coéquipiers de Cristou auront à négocier mercredi 27 novembre (17H) à Radès le délicat derby contre les Algériens du Club Sportif Constantinois.
Le staff technique conduit par le Portugais Alexandre Santos, et qui vient d’être renforcé aux fonctions d’assistant par l’ex-milieu de terrain très dynamique Chadi Hammami, a tout intérêt à serrer la vis d’autant que l’effectif n’a jusque-là guère donné de sérieux gages de sécurité, son foot donnant l’impression d’être en totale perdition. Le portier international Aymen Dahmane et ses partenaires ont de la sorte beaucoup à se faire pardonner auprès de leurs fans, sevrés de joies depuis le début de saison.
Deux fois champion d’Algérie et deux autres fois vice-champion, le club vert et noir ne compte cependant au palmarès continental qu’un quart de finale de LDC remontant à 2018-2019 et deux quarts de finale en Coupe de la Confédération. C’est à un ensemble accrocheur et aux grandes qualités physiques que doivent s’attendre les Noir et Blanc qui ne vont pas bénéficier du soutien habituel du public du stade Mhiri, le match se jouant à Radès. Leurs tifosis épinglent régulièrement une grinta insuffisante. A eux donc de montrer autre chose que le foot chaotique et frileux exprimé lors de cette première moitié de saison.
Alors que les Coupes africaines entrent dans le vif du sujet, nos deux ambassadeurs encore en lice auront donc pour mission de booster le capital confiance. Sur la ligne de départ, ils auront certes l’avantage du soutien de leur public, mais leur jeu doit en même temps monter d’un cran afin de dompter leurs ambitieux hôtes.
Légendes photos de couverture :
- Pour Amanallah Memmiche, contesté ces derniers temps, c’est l’heure de vérité
- On attend du portier international Aymen Dahmane et de ses partenaires un sursaut d’orgueil