L’opposition syndicale au sein de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a annoncé, ce samedi 25 janvier 2025, le début d’un sit-in ouvert devant le siège de la Centrale syndicale. Cette action vise à réclamer l’application des règlements internes de l’UGTT et l’organisation d’un congrès exceptionnel pour élire un nouveau bureau exécutif.
Les syndicalistes opposés à la direction actuelle menée par le Secrétaire général Noureddine Taboubi a organisé un rassemblement symbolique devant le Théâtre municipal de Tunis. Ces manifestants dénoncent ce qu’ils considèrent comme un « monopole » du pouvoir au sein de l’organisation syndicale et réclament un changement de leadership pour rétablir la confiance entre la base syndicale et sa direction.
L’opposition syndicale a formulé des demandes précises, parmi lesquelles l’organisation d’un congrès électif exceptionnel pour renouveler les structures dirigeantes, le respect des lois internes de l’UGTT, notamment en matière de gouvernance et de transparence, la fin des pratiques jugées autoritaires au sein de la direction actuelle et un dialogue inclusif pour rassembler toutes les tendances syndicales et rétablir l’unité de l’organisation.
Il convient de souligner que l’UGTT traverse une crise interne d’une gravité exceptionnelle. Cette tension a été exacerbée par la diffusion d’un enregistrement sonore attribué à Noureddine Taboubi, dans lequel ce dernier aurait qualifié le bureau régional de l’UGTT à Sfax de « mafia ». Ces propos, largement relayés sur les réseaux sociaux et dans les médias, ont provoqué une onde de choc au sein de la centrale syndicale.
Suite à cette fuite, plusieurs figures syndicales influentes, dont le secrétaire général adjoint Slaheddine Selmi, ont exigé la démission immédiate de Taboubi, considérant que ses déclarations ont porté atteinte à la crédibilité et à l’unité de l’organisation.
Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si l’opposition syndicale parviendra à imposer ses revendications ou si la direction actuelle réussira à maintenir sa position. Dans tous les cas, cette crise met en lumière la nécessité pour l’UGTT de se réformer afin de répondre aux attentes des travailleurs et de préserver son rôle en tant que pilier de la vie sociale et politique en Tunisie.
Med Ali Sghaïer