Alors que le mois sacré du Ramadan s’apprête à commencer, la journaliste et avocate Sonia Dahmani, détenue depuis mai 2024, entame un nouveau cycle de privations derrière les barreaux.
Dans un témoignage poignant, sa sœur, Ramla Dahmani, décrit un Ramadan marqué par la faim et l’indifférence. Dans un post publié dans la soirée de ce lundi 24 février 2025, Ramla Dahmani a précisé qu’en prison, les détenues peuvent recevoir de la nourriture de leurs proches cinq jours par semaine, mais le week-end, les couffins sont interdits. Elle a expliqué que pour celles qui n’ont pas de famille proche de Tunis, cela signifie un jeûne sans rupture, une privation totale de nourriture jusqu’au lundi.
« Sonia et les cinq femmes qui partagent avec elle la même cellule jeûneront sans rupture, sans fin de jeûne. Pendant que leurs bourreaux seront avec leurs familles, elles seront affamées.» écrit Ramla Dahmani.
Elle a fait savoir que les gardiennes de la prison étaient prêtes à assurer la réception des repas le samedi et le dimanche. Mais la direction générale des prisons a opposé un refus catégorique. « Les chiennes enfermées ne sont pas leur problème », lâche-t-elle dénonçant une administration insensible au sort des détenues.
Par ailleurs Ramla Dahmani a affirmé que malgré son propre combat, Sonia Dahmani trouve encore la force de se réjouir pour les autres. Elle a appris avec émotion la libération de Sihem Ben Sedrine et de Mohamed Boughalleb. La libération de ces deux personnalités arrêtées dans la même vague d’arrestations était pour elle telle une lueur d’espoir dans l’obscurité, qui lui rappelle que les injustices peuvent parfois prendre fin un jour.