Le président des États-Unis, Donald Trump, a récemment dévoilé un nouveau programme de résidence permanente, intitulé « cartes dorées Trump », dont le coût s’élève à 5 millions de dollars. Ce programme vise à attirer des investisseurs et des talents étrangers, notamment dans des secteurs comme la haute technologie. Si ce dispositif pourrait sembler prometteur pour l’économie, il soulève de nombreuses questions sur ses véritables objectifs et ses conséquences pour la société américaine.
L’initiative marque un tournant par rapport à l’ancien programme EB-5, qui exigeait des investissements minimums de 800 000 dollars en échange de la résidence permanente. Le programme Trump, qui s’annonce comme un remplacement de l’EB-5, permettra potentiellement à un nombre record de personnes fortunées d’acquérir la citoyenneté américaine, ouvrant ainsi la voie à des investissements étrangers massifs, mais aussi à des risques accrus de fraude, déjà pointés du doigt dans le cadre de l’EB-5. En 2022, bien que le programme ait permis l’attribution de près de 8 000 cartes vertes, il a été accusé de faciliter l’évasion fiscale et de profiter à des élites économiques, sans réel impact positif sur l’économie locale.
Le prix de 5 millions de dollars proposé pour obtenir une « carte dorée » est une somme astronomique qui reste inaccessible pour la majorité des étrangers. Loin de favoriser une immigration diversifiée, ce programme semble avant tout destiné à séduire des investisseurs extrêmement riches et des magnats de la haute technologie, qui ont déjà des moyens considérables. En d’autres termes, le programme ne semble bénéficier qu’à une petite élite mondiale, laissant de côté les travailleurs qualifiés ou les individus issus de milieux moins privilégiés.
Une particularité de ce programme est qu’il pourrait permettre aux oligarques russes, actuellement sous sanctions américaines, de se porter candidats. Bien que Trump ait admis qu’il connaissait des « oligarques russes très bien », il a laissé entendre que certains d’entre eux pourraient être éligibles à ce nouveau système.
Il est également intéressant de noter que le programme semble répondre davantage aux besoins de grandes entreprises, comme Apple, qui pourraient acheter des cartes pour faciliter l’arrivée de travailleurs hautement qualifiés, qu’à un véritable objectif d’intégration ou de diversification de l’immigration. Le danger ici est double : non seulement il peut renforcer les inégalités sociales et économiques, mais il donne également l’impression que les États-Unis sont prêts à sacrifier des principes de justice sociale au profit d’une stratégie axée sur le profit.
En fin de compte, le programme des cartes dorées pourrait être un coup de maître pour les finances publiques américaines, mais il soulève de sérieuses préoccupations éthiques et économiques. À une époque où l’immigration est un sujet de débat politique majeur, cette initiative semble avant tout pensée pour une élite, au détriment de la diversité et de l’égalité des chances pour tous.