Rien ne va plus entre le ministère de la Santé et le Syndicat régional des médecins ; pharmaciens et médecins dentistes et médecins inspecteurs de la santé publique de Tunis. Après la grève du 27 juin, qui a duré un jour, une autre se profile à l’horizon, elle sera de trois jours. En attendant, c’est un brassard rouge que porteront les blouses blanches concernées, du 1er au 15 juillet.
A cette date buttoir «un comité administratif des syndicats se réunira pour continuer le combat et une grève nationale de trois jours sera décrétée si le ministère de la Santé ne répond pas à nos revendications. Nous étudierons d’autres formes de pressions possibles ; on ne va pas s’arrêter tant que nos demandes ne seront pas satisaites», nous affirme un représentant du syndicat.
Quelles sont ces revendications ?
Interrogé par Réalités, le Dr Sami Souihli, membre de ce syndicat, nous expose les principales réclamations : «notre pouvoir d’achat a sérieusement été ébranlé ces dernières années, nos conditions de travail se détériorent. Nous avons essayé de discuter avec le ministère de la Santé à ce propos, à maintes reprises, nous nous sommes heurtés à des refus catégoriques.
Nous demandons :
– L’instauration d’une rémunération spécifique du salaire : il s’agit d’une indemnité qui existe dans tous les pays, qui est servie aux médecins, pharmaciens, dentistes hospitaliers et qui compense l’écart des salaires entre un cadre médical, qui est resté malgré tout à l’hôpital, par rapport à celui qui est allé travailler dans le privé.
– Une prime de risque pour tout le corps médical : elle ne figure pas dans le salaire, ce qui n’est pas normal.
– Une prime de transport (elle est actuellement de 25 dinars depuis 1977) qui devrait être conséquente et non dérisoire.
– Une indexation des horaires des gardes à l’hôpital avec une indemnité adéquate.
– La mise à niveau du salaire des médecins dentistes et pharmaciens qui sont actuellement plus bas que ceux des médecins.
– Des discussions à propos des retraites.
– Le droit à l’activité syndicale pour les médecins, pharmaciens et médecins dentistes exerçant au ministère de l’Intérieur.
L’impasse
Cette grève a été décidée lors de l’Assemblée générale du 21 juin. Une tentative de négociation avec le ministère de la Santé, ayant eu lieu le 26 juin, a échouée. Le syndicat publie un communiqué : «Aujourd’hui les négociations avec le ministère de la Santé n’ont pas abouti, donc jeudi 27 juin une grève générale nationale, dans tous les hôpitaux et les structures sanitaires de la Tunisie, des médecins pharmaciens, médecins dentistes, médecins inspecteurs de la santé publique internes et résidents est décrétée. Un rassemblement en blouse blanche à partir de 10 H au siège de l’UGTT, le 27 juin».
En réalité, le ministère était prêt à discuter de tout, sauf des revendications salariales. Cela coûterait très cher à l’État, aurait répondu le ministère de la Santé : la bagatelle de 80 milliards de nos millimes.
À la suite de quoi le syndicat précise à ses adhérents : «Ce qu’a révélé le ministère de la Santé à propos des revendications salariales, disant que ça coûtera 80 milliards par an n’est pas vrai. Si l’on fixait cette indemnité à mille dinars par mois et par médecin, cela reviendrait à 60 milliards par an, une somme qu’un seul EPS (établissement public de santé) gaspille à cause d’une mauvaise gestion. Le syndicat régional des médecins, pharmaciens et médecins dentistes et médecins inspecteurs de la santé publique de Tunis refusera toute indemnité inférieure à mille dinars.»
En attendant, le syndicat appelle tout le corps médical à porter un brassard rouge dans toutes les structures hospitalières à partir du lundi 1er juillet et cela jusqu’à la réunion du comité administratif du 15 juillet.
Samira Rekik