Dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le cancer du col de l’utérus, la Tunisie annonce le lancement d’une campagne de vaccination gratuite contre le virus du papillome humain (VPH). Cette initiative, qui débutera le 7 avril prochain, ciblera en priorité les filles de la sixième année de l’enseignement primaire, âgées de 12 ans, dans les écoles primaires publiques et privées. À partir de mai, la campagne sera étendue aux jeunes filles du même âge non scolarisées ou non inscrites dans les centres de santé primaires.
Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui à Tunis, le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, a détaillé les objectifs de cette campagne : atteindre une couverture vaccinale de 90% pour les filles de 15 ans d’ici 2030. Cette mesure s’inscrit dans le calendrier vaccinal national à partir de 2025, marquant une étape cruciale dans la prévention du cancer du col de l’utérus, troisième cause de décès par cancer chez les femmes en Tunisie. Chaque année, environ 400 nouveaux cas sont diagnostiqués, entraînant plus de 200 décès.
Le ministre a également révélé que la Tunisie a acquis 100 mille doses de vaccin contre le VPH au prix de 15 dinars (environ 5 euros) la dose. Un investissement judicieux, selon lui, puisque le coût du traitement d’un seul cas de cancer du col de l’utérus équivaut à celui de mille doses de vaccin. « Le cancer du col de l’utérus est le seul cancer évitable grâce à la vaccination. C’est une opportunité unique de sauver des vies et de réduire les dépenses de santé », a-t-il souligné à Nova.
Le vaccin utilisé, dont l’efficacité a été prouvée à l’échelle internationale, protège contre les souches les plus dangereuses du VPH, responsables de la majorité des cas de cancer du col de l’utérus. Des études menées dans plusieurs pays ont démontré une réduction significative des infections et des lésions précancéreuses chez les populations vaccinées.
Pour garantir le succès de cette campagne, le ministère de la Santé collabore étroitement avec le ministère de l’Éducation, qui a déjà entamé la formation du personnel scolaire et médical. La société civile est également mobilisée, avec le soutien d’organisations internationales telles que l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
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