Dans un communiqué rendu public ce jeudi, le mouvement Ennahdha a réagi aux informations relayées par certains médias concernant l’intention de plusieurs détenus politiques impliqués dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État » de débuter une grève de la faim extrême.
Selon les déclarations de l’avocat du prisonnier politique Saied Ferjani, son client prévoit d’entamer, ce vendredi 11 avril – jour de son procès – une grève, incluant le refus de s’alimenter, de boire et de prendre tout traitement médical. Une démarche extrême, qui vise à dénoncer ce qu’il qualifie de traitement judiciaire biaisé et d’absence de garanties d’un procès équitable. L’avocat souligne que son client n’a été entendu que quinze minutes par le juge d’instruction, sans confrontation aux accusations graves portées contre lui, et qu’il a été ensuite maintenu en liberté. Il rejette également la tenue d’un procès à distance, exigeant sa comparution physique pour assurer sa défense.
Dans ce contexte, Ennahdha a dénoncé « une dérive grave » et des « pratiques illégales », considérant ce procès comme purement politique et destiné à éliminer les voix dissidentes par instrumentalisation de la justice. Le mouvement affirme sa solidarité avec les prisonniers en grève de la faim et avec l’ensemble des détenus politiques, et réclame leur libération immédiate.
Ennahdha a appellé au respect du droit constitutionnel à l’opposition pacifique et à l’engagement politique civil, tout en exhortant les autorités à mettre un terme à la politique de diversion fondée sur les procès politiques. Selon le communiqué, ces pratiques viseraient à détourner l’attention de l’échec du pouvoir à répondre aux attentes économiques et sociales des Tunisiens, dans un contexte de concentration excessive des pouvoirs.