Les 7 et 8 avril, Emmanuel Macron s’est rendu au Caire pour y rencontrer son homologue égyptien Abdel-Fattah Al-Sissi. Cette visite a permis aux deux chefs d’Etat d’échanger sur les relations bilatérales entre les deux pays, mais également de revenir sur la « situation intenable » dans la bande de Gaza.
Emmanuel Macron, Président de la République française, Abdel Fattah Al-Sissi, son homologue égyptien, et Abdallah II, roi de Jordanie, main dans la main. Cette image se veut être le symbole d’un pas de plus vers la paix au Proche-Orient, résultat d’une visite de deux jours du chef d’Etat français au Caire, les 7 et 8 avril. Pour l’Elysée, ce déplacement avait une double fonction. D’une part, réaffirmer la volonté d’une coopération bilatérale entre l’Egypte et la France. Mais également de se prononcer sur la question palestinienne, en soutenant le plan de la ligue arabe pour la bande de Gaza, adopté au Caire le 4 mars dernier.
Renforcer les relations bilatérales entre la France et l’Egypte
« Nous avons renouvelé notre engagement à poursuivre la riche coopération financière pour mettre en œuvre des projets prioritaires pour l’Egypte, qui contribuent à sa stabilité », a déclaré Emmanuel Macron lors de sa première journée de visite au Caire. L’occasion pour lui de rappeler que l’investissement français en Egypte se dresse à la hauteur de 7,7 milliards d’euros, débouchant sur plus de 50 000 emplois directs créés.
En parallèle, le chef d’Etat français est revenu sur le rôle de l’Agence française de développement (AFD), qu’il a loué comme le « premier partenaire financier bilatéral de l’Egypte, avec 4 milliards d’euros d’engagement dans le pays depuis 2006 ». A la suite de quoi il a promis une enveloppe de 260 millions d’euros de prêt émanant de ce même organisme, afin d’agir dans des secteurs tels que le transport, l’énergie, l’eau ou encore l’assainissement.
Une prise de conscience de Macron sur la question palestinienne ?
Souvent critiqué pour son ambiguïté sur la question, le deuxième temps de la visite d’Emmanuel Macron a permis de clarifier ses positions relatives à la guerre à Gaza. Le 7 avril, au matin, le Président de la République française et son homologue égyptien ont été rejoints par le roi Jordanien, au cours d’un entretien durant lequel le chef d’Etat français a apporté son soutien au plan arabe pour la bande de Gaza. Ce dernier s’oppose drastiquement à la solution prônée par Donald Trump, qui repose sur un déplacement de deux millions d’habitants afin de créer une “Riviera” du Proche-Orient sur le territoire sinistré. Pour Emmanuel Macron, l’objectif est d’avancer sur le désarmement du Hamas et l’affirmation du rôle de l’Autorité palestinienne sur la bande de Gaza.
Le lendemain, il se rendait à l’hôpital d’Al-Arich, dans la ville du Sinaï, située à environ 50 km de la bande de Gaza. Au cours de sa rencontre avec de nombreux Gazaouis blessés et mutilés, le chef d’Etat français a affirmé que « la priorité des priorités » était la reprise de l’aide humanitaire à Gaza, où aucun camion n’a pu pénétrer depuis 40 jours.
Le mercredi 9 avril, Emmanuel Macron renchérit et ouvre la porte à une reconnaissance de l’Etat palestinien par la France au mois de juin, à l’occasion d’une conférence co-présidée avec l’Arabie Saoudite dans le cadre d’une interview auprès de la chaîne de télévision française France 5. Ainsi, le chef d’Etat français semble plus que jamais du côté des Palestiniens. Pourtant, dans la nuit du 6 au 7 avril, les autorités françaises ont autorisé l’avion de Benyamin Netanyahu, en direction de Washington, à survoler l’espace aérien de l’Hexagone, en dépit du mandat d’arrêt de la cour pénale internationale qui pèse sur le premier ministre israélien. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir Mathilde Panot, la présidente du groupe parlementaire de la France Insoumise, principale formation d’opposition de gauche au sein de l’assemblée nationale française, sur X.
Monsieur Macron, avez-vous autorisé le criminel contre l'humanité Netanyahou à survoler l'espace aérien français ? pic.twitter.com/IUWfgSrUTk
— Mathilde Panot (@MathildePanot) April 9, 2025