Avec une augmentation de la surtaxation sur les importations chinoises de 125 % en quelques jours à peine , Donald Trump a engagé une guerre commerciale qui n’en finit plus de s’intensifier, avec un pic atteint aujourd’hui, alors que la Chine annonce porter la surtaxation des importations américaines à 125 %. Retour sur la chronologie, et les conséquences sur l’économie mondiale et tunisienne.
Surenchère. Voilà le seul terme qui peut caractériser la guerre commerciale inédite qui oppose actuellement la Chine et les États-Unis. Donald Trump avait initié la joute tout doucement, début mars, par une surtaxation de 20 % sur les droits de douane relatifs aux importations en provenance de Chine. Mais, depuis les premiers jours du mois d’avril, le combat à distance s’est intensifié à une vitesse spectaculaire. Le 2, le locataire de la Maison Blanche annonce dresser le montant à 34 %. Deux jours plus tard, Lan Faon, ministre chinois des Finances, indique une mesure de réciprocité pour le 10 avril. Le 9, le taux étasunien s’élève désormais à 104 %. En réponse, la Chine porte sa surtaxation sur les produits américains à 84 %, montrant au Président américain que Pékin ne cédera pas. Cela n’a pas suffit à calmer les ardeurs de l’imprévisible Trump, qui, le jour-même où il déclare une suspension des mesures douanières de réciprocité en direction de tous les autres pays concernés, décide de porter la surtaxation sur les importations chinoises à 145 %. Le lendemain, la Chine rend la pareille avec un taux de 125 %, prenant effet à partir du 12 avril. En parallèle, Pékin a entamé une procédure légale auprès de l’OMC.
Effondrement des marchés mondiaux
« Si les États-Unis ignorent les intérêts des deux pays et de la communauté internationale et s’obstinent à mener des guerres tarifaires et commerciales, la Chine se battra certainement jusqu’au bout », déclarait le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 9 avril. Que ce soit en paroles ou en actes, les deux Etats ne semblent pas sur la voie des réconciliations. Pourtant, leur interdépendance économique est sans appel : en 2024, 144 milliards de dollars d’exportations américaines se sont faites vers la Chine. Dans l’autre sens, le total s’élève à près de 440 milliards de dollars.
C’est donc en toute logique que les marchés financiers européens, asiatiques, et américains sont sujets à des chutes spectaculaires, tandis que le dollar perd de la valeur. Pour la Tunisie, les conséquences de cette guerre commerciale sont difficiles à déterminer. Si le pays du jasmin dépend modérément des échanges avec la Chine ou les Etats-Unis, il exporte massivement vers l’Europe. Ainsi, la fragilisation des bourses du Vieux Continent pourrait asséner un coup à l’économie tunisienne. Néanmoins, en l’absence de trêve, les deux géants de l’économie mondiale se verraient contraints de chercher de nouveaux partenaires et de nouveaux débouchés, ce qui consisterait en une opportunité à saisir.