L’île de Djerba amorce un progrès dans sa gestion des déchets avec un projet d’économie circulaire, actuellement en phase finale de mise en œuvre. Ce programme, doté d’un budget d’un million de dollars, bénéficie du financement du gouvernement japonais et du soutien technique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du ministère italien de l’Environnement.
Lors d’un forum récent réunissant les autorités locales et la société civile, les détails de ce projet innovant ont été dévoilés. Il prévoit la transformation de 6 000 tonnes de déchets organiques par an en biogaz ou en électricité, avec une mise en service prévue pour mars 2026. À terme, la capacité de traitement devrait être portée à 40 mille tonnes annuelles.
Contrairement au projet pilote de Sousse qui ne traitait qu’une partie des déchets, l’initiative de Djerba représente une première en Tunisie par son approche globale de valorisation des déchets organiques. « Il s’agit d’une avancée majeure dans notre gestion des déchets », explique Imed Landoulsi, directeur de l’énergie éolienne et de la biomasse à l’ANME.
Ce projet présente trois avantages majeurs. Premièrement, il permettra une réduction significative des déchets non valorisés, avec l’objectif ambitieux d’atteindre le zéro déchet résiduel dans les années à venir. Deuxièmement, il contribuera à la production d’énergie verte grâce à la conversion des déchets en biogaz et électricité. Troisièmement, il générera des emplois locaux dans les secteurs du recyclage et de la production d’engrais naturels.
Le calendrier prévisionnel du projet est déjà établi. Les deux à trois prochains mois seront consacrés à la finalisation de l’étude de faisabilité, suivis d’une période de trois mois pour le lancement de l’appel d’offres. La mise en œuvre complète du système est prévue sur une durée de trois ans.
Une vaste campagne de sensibilisation accompagnera ce déploiement pour encourager les habitants à adopter les bonnes pratiques de réduction, de tri et de recyclage des déchets. « Avec la mobilisation de tous les acteurs, Djerba a le potentiel de devenir un modèle pour toute la Tunisie en matière de gestion durable des déchets », affirme Badreddine Lasmar, directeur général de l’ANME à l’ANSA.