Une précieuse page de l’histoire tunisienne revient au pays. 11 795 pièces archéologiques remontant à l’époque romaine ont été restituées à la Tunisie par l’Université de Géorgie, aux États-Unis, après y avoir été conservées pendant plus de trois décennies.
Ces objets avaient quitté le territoire en 1990 dans le cadre d’un projet de recherche scientifique mené en partenariat avec l’Institut national du patrimoine (INP). Bien que ce prêt ait été temporaire, les pièces n’avaient jamais été rapatriées.
Ce retour n’est pas le fruit du hasard. Il résulte d’un travail minutieux et persévérant de l’INP, mené durant une année complète. De nombreux échanges ont eu lieu avec l’université américaine, accompagnés de démarches diplomatiques portées par l’ambassadrice de Tunisie à Washington. Grâce à son intervention, les autorisations nécessaires ont pu être obtenues auprès des autorités américaines. La douane tunisienne a ensuite facilité le retour administratif de ces objets, sortis légalement du pays il y a plus de trente ans.
Parmi les pièces récupérées, on retrouve :
- 3 460 pièces de monnaie en bronze,
- 2 715 objets en ivoire, comprenant des bijoux féminins et des instruments utilisés au quotidien,
- 2 825 objets en verre,
- ainsi que plusieurs pièces en céramique et en métal.
Et ce n’est pas fini. Une nouvelle restitution est prévue pour le vendredi 25 avril : 3 852 pièces de monnaie romaines en bronze seront rapatriées depuis l’université Randolph College, également située aux États-Unis. Tarak Belkhouche, directeur de l’INP, a indiqué à la TAP que d’autres démarches sont en cours pour récupérer l’ensemble des objets tunisiens prêtés temporairement dans le cadre d’accords scientifiques internationaux.
Entre 1980 et 1990, dans le cadre du projet de sauvegarde du site archéologique de Carthage, placé sous l’égide de l’UNESCO, douze missions archéologiques venues d’Europe et d’Amérique du Nord avaient participé à des fouilles en Tunisie. Elles avaient obtenu l’autorisation d’exporter provisoirement les objets découverts, à des fins d’étude. Ces artefacts devaient, en théorie, revenir en Tunisie, ce qui n’a pas toujours été le cas.