Dans un communiqué rendu public ce vendredi 2 mai 2025, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a dénoncé la campagne d’incitation lancée par une élue à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) contre le journaliste de Jawhara FM, Zouheir El Jiss, après avoir interviewé dans son émission Politica l’ex-présidente de l’Instance Vérité et Dignité, Sihem Ben Sedrine, quelques semaines après sa libération provisoire.
Dans un post sur Facebook, la députée Fatma Mseddi a qualifié l’interview de Sihem Ben Sedrine de « scandale », exprimant son mécontentement face à sa remise en liberté, sans explication claire. Elle a accusé Zouheir El Jiss de lui accorder une promotion médiatique et a critiqué le rôle des médias, s’interrogeant : Quand les médias seront-ils au service de la vérité ? Cette déclaration a ravivé la polémique et intensifié les tensions autour de l’affaire.
Dans ce contexte, le SNJT a qualifié cette campagne de dénigrement de dangereuse pouvant mettre en péril l’intégrité physique du journaliste.
Le Syndicat a précisé, après avoir examiné l’émission, que le journaliste a fait preuve d’une totale rigueur éthique, respectant les normes professionnelles lors de son entretien avec son invitée. Il a rappelé que l’émission traitait d’un sujet d’intérêt public lié à la transition démocratique et à la justice transitionnelle en Tunisie.
Le SNJT exprime sa solidarité totale avec El Jiss et l’équipe de Politica tout en condamnant fermement l’incitation à la haine lancée par la députée. Il considère cette attaque comme une tentative de pression sur la liberté de la presse et réaffirme son droit à la diversité des opinions dans les médias. Le Syndicat se réserve le droit de poursuivre en justice ceux qui sont responsables de cette campagne d’incitation.
Le SNJT a également souligné qu’aucune loi ni décision judiciaire n’interdit la présence de Sihem Ben Sedrine ou d’autres personnalités dans les médias, précisant que leur invitation dans les émissions fait partie du travail journalistique visant à garantir la pluralité des points de vue, en particulier sur des sujets aussi sensibles que la justice transitionnelle.