Par Aïssa Baccouche
Le soleil se lève à l’EST. Est-ce un pléonasme ? Oui, mais c’est, par ailleurs, une vérité à laquelle notre regard ne pourra guère échapper.
En l’occurrence, cette orientation cardinale pointe essentiellement ce qu’il a été convenu d’appeler naguère l’empire du Milieu.
La Chine est désormais le centre du Monde. L’histoire étant, par définition, cyclique, le pays de Confucius renaît, tel le phénix, de sa léthargie des siècles passés.
Il a beaucoup-et- bien-appris des avancées technologiques des autres, il s’est appliqué à produire tout ce que désire l’homme des temps modernes si bien qu’il est devenu, en quelques décades, l’usine de la planète.
Pendant ce temps-là l’Occident et particulièrement l’Europe déclinait.
Les pays riverains de notre mer commune et situés au Nord, ont beau fait de s’élargir et s’unir pour faire selon l’adage, la « force », ils ne se sont, à l’évidence, pas souciés du réveil du grand « mammouth » pourtant claironné par l’un des leurs, Alain Peyrefitte (1925-1999) dès 1973 dans son livre brûlot « Quand la Chine s’éveillera ».
Le réveil a sonné depuis belle lurette. « La Chine, titre à la une le monde diplomatique du mois de Mai 2025, est à la barre ».
En face de l’illibéralisme de Trump II, Xi Jinping et ses camarades du PCC sont devenus les champions de la mondialisation et du libre-échange.
Pour preuves : la part de la production industrielle chinoise représente le tiers de la production mondiale. La Chine contribue pour plus du cinquième du PIB mondial, Last not least : En 2024 l’excédent commercial de la Chine a atteint 1000 milliards de dollars !
Avec la modeste Tunisie, le mastodonte pequinois est naturellement excédentaire.
Alors qu’avec l’Union européenne nous ne sommes pas souvent déficitaires.
Il s’agit bien sûr des échanges de biens et de produits finis ou semi-finis, Cet état des lieux pourra – et devra – être modifié.
Nous n’exportons pas assez sur ce marché qui est le plus vaste du monde.
Grâce à nos jeunes pousses qui, à l’instar de leur ancêtre Hannon, émergent sur le front de l’export, on devrait équilibrer notre balance avec nos partenaires du pays de la soie.
Une route – Belt and Road – est tracée. A vos marques !
J’ai longtemps appelé à l’édification d’une nouvelle capitale à Enfidha, qui sera prochainement dotée d’un port en eaux profondes, pour ne pas me satisfaire qu’enfin les Tunisiens regarderont dorénavant à l’Est tout en ne perdant pas le Nord.
Nous nous sommes si bien amarrés depuis des millénaires à notre continent siamois – séparé géologiquement par ce lac commun – pour ne pas marcher, comme le prônait le Grand Timonier Mao Tsé-Toung (1893-1976) sur les deux jambes !