La Tunisie fait face à une baisse de ses ressources énergétiques selon les derniers chiffres officiels. L’Observatoire national de l’énergie et des mines, rattaché au ministère de l’Industrie, a publié le 17 juin 2025 son analyse des « Situations énergétiques » pour le mois d’avril, révélant des tendances préoccupantes pour le secteur.
Les ressources énergétiques primaires du pays se sont établies à 1,2 mégatep (tonnes équivalent pétrole) fin avril 2025. Ce chiffre représente une diminution de 7% par rapport à la même période en 2024. Le déclin s’explique principalement par la réduction de la production nationale de pétrole brut et de gaz naturel, qui constituent pourtant 72% du total des ressources énergétiques primaires. Parallèlement, les revenus issus du transit du gaz algérien ont connu une chute encore plus marquée, avec une baisse de 16% sur un an.
La contraction de l’offre énergétique intervient dans un contexte de demande croissante. Les données montrent en effet une augmentation de 3% de la demande d’énergie primaire entre avril 2024 et avril 2025. Les énergies renouvelables, malgré leur développement progressif, ne parviennent pas encore à compenser ce déséquilibre. Leur part dans le mix énergétique national reste limitée à 2%, incluant la production de la STEG, la production privée et l’autoproduction. Cette situation accentue la dépendance du pays aux hydrocarbures traditionnels dont la production diminue.
L’écart grandissant entre ressources disponibles et besoins énergétiques pose des questions sur la capacité du pays à assurer son approvisionnement. Les autorités doivent composer avec cette réalité complexe où la baisse des revenus gaziers s’ajoute au déclin de la production nationale. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’efficacité des mesures qui pourraient être mises en œuvre pour inverser cette tendance. Le développement des énergies alternatives apparaît comme une piste nécessaire, mais dont les effets ne se feront sentir qu’à moyen terme.
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