La saison 2024/2025 s’avère difficile pour les exportations tunisiennes d’huile d’olive. Entre novembre 2024 et mai 2025, les revenus générés par ces exportations ont reculé de près de 30 %, pour s’établir à un peu plus de 2,8 milliards de dinars, d’après les données publiées par l’Observatoire national de l’agriculture.
Ce paradoxe s’explique par une forte baisse des prix sur le marché international, qui a chuté de plus de moitié (-52,8 %). Cette dégringolade a pesé lourdement sur la valeur globale des exportations, malgré une augmentation remarquable des quantités envoyées à l’étranger, en hausse de près de 40 % avec 207 300 tonnes exportées.
Fathi Ben Khalifa, conseiller économique à l’UTAP, a mis en lumière plusieurs facteurs expliquant cette situation. Lors d’une intervention dans l’émission « Expresso » sur Express FM, il a que expliqué la saison a souffert d’un manque de préparation rigoureuse et d’une concertation insuffisante entre les différents acteurs du secteur. Résultat : une commercialisation peu efficace sur les marchés mondiaux, qui a limité la capacité de la Tunisie à tirer profit pleinement de sa production.
Dans ce contexte, Ben Khalifa insiste sur la nécessité d’un changement de cap. Il appelle à tirer les leçons de cette saison, à mieux anticiper la prochaine, qui s’annonce plus généreuse en volume. Il recommande notamment de revoir les projections de production à long terme, en tenant compte de l’expansion récente des plantations d’oliviers, afin d’adapter les infrastructures de stockage au niveau national.
Par ailleurs, le conseiller économique invite l’État à déployer des efforts pour stimuler la transformation locale de l’huile d’olive, notamment via la mise en conserve, qui permettrait de valoriser davantage ce produit phare. Il met aussi en avant l’importance de diversifier les débouchés commerciaux, en ciblant de nouveaux marchés prometteurs comme ceux d’Afrique et d’Asie.