Bonne nouvelle annoncée par le ministère de la Santé publique lors d’une conférence de presse : aucun nouveau cas de coronavirus n’a été détecté en Tunisie, en dehors des trois cas de Monastir dont un est décédé. L’heure est maintenant à la vigilance, particulièrement avec le retour des premiers pèlerins de la Omra, car le virus reste actif et fortement mortel au Moyen-Orient, particulièrement en Arabie saoudite qui compte une trentaine de cas dont dix-huit décès. À ce propos, rappelons que l’OMS a décidé de changer le nom du coronavirus «saoudien» en MERS-CoV soit le syndrome respiratoire coronavirus du Moyen-Orient. Afin de le distinguer des nombreux autres coronavirus.
Retour sur les cas tunisiens de coronavirus
Le 22 mai dernier, l’OMS révélait que «le ministère de la Santé tunisien a notifié à l’OMS deux cas confirmés en laboratoire et un cas probable d’infection par le nouveau coronavirus (nCoV).
Les deux cas confirmés en laboratoire sont un homme et une femme de 34 et 35 ans. Ils sont frère et sœur. L’un comme l’autre ont présenté une maladie respiratoire bénigne et n’ont pas nécessité d’hospitalisation. L’investigation rétrospective des cas a révélé que le cas probable, leur père, un homme de 66 ans, était tombé malade, trois jours après son retour d’un séjour au Qatar et en Arabie saoudite, le 3 mai 2013. Il a été admis à l’hôpital après l’apparition d’une maladie respiratoire aiguë. Son état s’est détérioré et il est décédé le 10 mai 2013. Il présentait une pathologie sous-jacente. Les analyses de laboratoire initialement réalisées sur ce cas probable avaient été négatives pour le nCoV.»
En dehors de ces deux personnes, proches parents du cas décédé, aucun autre cas n’a été détecté, particulièrement chez le personnel soignant qui s’est occupé de ce malade lors de son hospitalisation au CHU de Monastir dans le service de réanimation. La propagation du virus s’est avérée très réduite, mais la Tunisie compte désormais parmi les rares pays touchés par le coronavirus. Il s’agit de l’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis, de la Jordanie, de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la Tunisie.
En attendant le retour des pèlerins
Des mesures préventives sont prises au niveau du ministère de la Santé pour «accueillir» nos pèlerins. Tous les cas d’infection respiratoire, ou montrant de simples signes de rhume, seront considérés comme «suspects» et passeront par les analyses nécessaires.
Le ministère de la Santé recommande aux citoyens de ne pas approcher les personnes ayant séjourné au Moyen-Orient et qui ont un symptôme de rhume, de mettre un masque pour se couvrir le nez et la bouche, de se laver les mains fréquemment et d’aérer les habitations. Ce sont les conseils de prévention habituels pour toutes les maladies respiratoires où la transmission se fait par voie aérienne.
Des guides comportant les recommandations de l’OMS pour la prévention des infections dues au coronavirus seront disponibles pour les citoyens et des campagnes de sensibilisation et d’information seront organisées à ce sujet, à précisé le ministère de la Santé.
Quant aux structures de santé, elles aussi auront leur guide pour la prévention, la détection et la prise en charge de cas de coronavirus.
D’où vient ce virus ?
Découvert pour la première fois en septembre 2012 chez deux personnes, un Saoudien et un Qatari ayant séjourné en Arabie saoudite, le coronavirus serait un virus qui toucherait plutôt les animaux, probablement les chauves-souris, que les humains. Il est rare que les virus transmis à l’homme par un animal se retransmettent à un autre homme. Cela se produit uniquement s’il y a eu mutation du virus initial et en général c’est là qu’il devient plus virulent. C’est ce que l’on craignait pour la grippe aviaire et qui ne s’est heureusement pas produit. Dans le cas du coronavirus (d’origine animale probable) on est à peu près sûr que la transmission d’homme à homme a eu lieu. Mais on ne peut pas encore se prononcer définitivement tant que l’enquête à ce propos, qui a été entamée par l’OMS, n’a pas révélé ses résultats.
Quant au traitement, il est surtout symptomatique et préventif. Mais on sait aujourd’hui, grâce à de nouvelles molécules, venir à bout des infections virales sévères.
Samira Rekik