Comment ne pas se remémorer cette célèbre phrase de Winston Churchill lorsqu’on songe à la terrible épreuve que traverse notre pays. Dans un discours prononcé à la Chambre des Communes, Sir Winston avait averti la nation anglaise que face à la barbarie nazie, il n’avait rien à offrir que du sang, de la sueur et des larmes. C’est ce qui semble nous attendre au regard de la répétition des attentats terroristes qui secouent la Tunisie depuis le début de l’année. Par trois fois, une poignée d’assassins gorgés d’une idéologie nihiliste et sanguinaire a frappé au cœur notre nation dans le but d’y semer l’effroi et le doute. Ceux qui, à l’intérieur et à l’extérieur, recrutent et forment des machines à tuer ont juré de détruire notre Etat, nos institutions, notre économie dans le but avoué de plonger une nation plurimillénaire dans le chaos. Quand on voit le succès de leur projet démoniaque dans des pays comme la Syrie ou la Libye, on ne peut que prendre au sérieux les menaces qui pèsent sur notre avenir. Ne nous y trompons pas : il s’agit d’une véritable guerre pour la survie, une guerre que nous ne pouvons sous aucun prétexte perdre. Par le passé, la Tunisie a survécu à la destruction de Carthage, aux invasions hilaliennes, à la peste noire du 14e siècle, à la colonisation et à toutes autres sortes de calamités ; elle saura, assurément, triompher d’un ramassis d’abrutis ceinturés de Semtex pour peu que ses enfants fassent front et se montrent dignes de leur Histoire. Cette guerre qui nous est imposée exige de chacun d’entre nous un surcroît de courage, d’abnégation et de patriotisme ; de nos gouvernants, de nos partis politiques et de nos grandes organisations nationales, un sens accru de leurs responsabilités, de la cohésion et du désintéressement. Le spectacle lamentable offert par le parti au pouvoir, l’incessante surenchère de la principale force syndicale ne sont pas de nature à nous rassurer sur la qualité de la mobilisation de notre avant-garde. Comment peut-on espérer faire face à des barbares assoiffés de sang si nous sommes incapables de calmer nos petits intérêts corporatistes et nos égoïsmes étroits ? En temps de guerre, à ceux qui sabotent l’unité nationale on accole le qualificatif peu glorieux de traîtres. Nous ne devons plus hésiter à les montrer du doigt et à réclamer que le glaive de la justice s’abatte sur leurs têtes. Le sang de nos militaires et de nos policiers a un prix et il faut qu’il soit le plus élevé possible pour les traîtres à la nation.
Si nous devons faire preuve d’une tolérance zéro envers ceux qui conspirent contre notre nation, plus rien également ne justifie une certaine complaisance à l’égard des obscurantistes ; dans une conjoncture sécuritaire aussi délicate, il est inacceptable que des femmes voire probablement des hommes continuent de déambuler en burqa dans nos rues. Les forces de l’ordre doivent être en mesure d’identifier tout citoyen afin d’empêcher que certains d’entre eux puissent accomplir leurs forfaits et échapper, sous leur masque noir, à la justice. Faudra-t-il qu’un djihadiste en burqa se fasse exploser au milieu d’une foule ou dans un bus pour que l’on se réveille et que l’on impose une telle interdiction ? Je sais parfaitement que nos responsables sont devenus des orfèvres en matière d’atermoiements et de mesures tardives mais rien n’interdit qu’ils redécouvrent les mérites de la prévention et de l’anticipation surtout lorsque la vie de dizaines de Tunisiens et de touristes est en jeu. Il faut espèrer que le gouvernement saura, pour une fois, faire preuve de courage et imposer une mesure respectueuse de l’égalité des citoyens face à la loi et conforme aux acquis de la femme tunisienne.
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