L’affaire du rédacteur en chef du journal électronique « Hakaek Online », Mohamed Youssfi, convoqué vendredi dernier par les unités de la brigade de lutte anti-terroriste de l’Aouina pour comparaître devant le juge d’instruction, en plus d’autres affaires similaires, n’est pas passée inaperçue. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a annoncé la création d’une cellule de crise pour soutenir les journalistes appelés à comparaître devant la justice pour des affaires liées au terrorisme.
Contacté par Réalités Online, le président du SNJT, Néji Bghouri, a indiqué que ces convocations n’ont rien à voir avec la lutte anti-terroriste et que c’est une « honte » pour la Tunisie. « Nous tenons au décret-loi 115 du 2 novembre 2011, relatif à la liberté de la presse, de l’impression et de l’édition. Ces pratiques nous rappellent celles de l’ancien régime (années 80) et il est clair que les gens qui dirigent le pays veulent terroriser les tunisiens, à commencer par les journalistes. C’est toute une stratégie, mais nous n’accepterons pas le retour en arrière », a-t-il expliqué. Bghouri a ajouté que s’il y a des fautes professionnelles, c’est le syndicat qui doit s’en charger et non les autorités.
Rappelons que le rédacteur en chef du journal électronique « Hakaek Online », Mohamed Youssfi, a refusé de comparaître devant le juge d’instruction. Youssfi a indiqué à Réalités Online, que cette convocation « humiliante » n’est pas légale et qu’elle ne mentionne pas sa qualité professionnelle. « Je me suis entretenu avec le SNJT et nous avons décidé de refuser de comparaître devant le juge d’instruction car les raisons de cette convocation ne sont pas claires, et la procédure adoptée est illégale », a-t-il indiqué. Mohamed Youssfi a souligné qu’il reste toujours à la disposition de la justice et que les journalistes participent à la lutte anti-terroriste. « Il n’y a pas place à la neutralité quand il s’agit de terrorisme », a-t-il conclu.