La décision adoptée lors de la réunion des ministres arabes de l’intérieur, mercredi 02 mars 2016 à Tunis, classant le parti libanais Hezbollah comme organisation terroriste, a provoqué une vague contestation chez la société civile.
L’UGTT a qualifié cette décision de «bizarre», et l’a considéré comme une soumission au chantage sioniste et une attaque contre la lutte nationale.
L’Ordre des Avocats a critiqué, de son côté, le soutien apporté par les ministres de l’Intérieur arabes, et notamment tunisien, à la décision du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
L’Alliance démocratique a jugé cette décision de « honteuse ». Selon le communiqué du parti, la position de la Tunisie se rapproche des propos de l’entité sioniste et des groupes terroristes vis-à-vis Hezbollah.
Le Mouvement Echâab considéré que la décision de la diplomatie tunisienne est « humiliante » et opposée aux ambitions du citoyen arabe, qui pousse à la sédition et incite à la haine entre les composantes religieuses de la nation.
De son côté, le Front populaire a dénoncé « l’alignement du gouvernement tunisien, via son ministre de l’Intérieur, devant celui de l’Arabie Saoudite ».
Sahbi Ben Fredj, député d’Al Horra a exprimé que cette décision est « une atteinte à la glorieuse résistance libanaise représentée par Hezbollah » et a appelé à l’audition du ministre de l’Intérieur sur les dessous de son vote.
La vague de contestation a atteint le Président de la République, Béji Caïed Essebsi qui a réagit concernant cette décision, « poussant », ce vendredi 04 mars 2016, le ministre des Affaires Etrangères Khemaies Jhinaoui à rectifier cette « l’erreur », et à faire assumer la responsabilité a ceux qui en ont pris la décision.
Par son communiqué publié cet après-midi, le ministère des Affaires Etrangères n’a fait qu’aggraver la situation : On y découvre un discours flou et vague soulignant à la fois le soutien et le refus de la Tunisie quant à la décision du Conseil des Ministres Arabes de l’Intérieur.