La fresque en mosaïque réalisée à la mémoire des victimes de l’attentat terroriste contre le musée du Bardo est tombée par terre mardi dernier à cause des vents violents. Quatre jours après les faits, le tableau n’a pas encore retrouvé sa place habituelle.
Contacté par Réalités Online ce vendredi, le directeur du musée du Bardo Moncef Ben Moussa a indiqué que le tableau en question n’est pas sous la responsabilité de l’administration du musée, ni sous celle de l’Institut National de Patrimoine. « Nous avons tenu à contacter les propriétaires de cette mosaïque pour les informer et pour les inviter à se déplacer afin de la remettre à sa place initiale. Deux techniciens relevant de l’association Tous Bardo se sont donc déplacés pour vérifier si le tableau a été endommagé par cette chute. Ils nous ont assuré qu’une équipe de techniciens arrivera dans les heures qui suivent pour remettre le tableau à sa place initiale. Deux jours après les faits, aucune personne représentant l’association n’est venue à ce sujet. L’administration du musée ne peut toucher au tableau en question sans l’autorisation de l’association. C’est une mosaïque géante qui a coûté à l’association 400 mille dinars. Le déplacement de ce tableau doit se faire « en présence des responsables de l’association ».
Le directeur du musée a tenu à préciser que l’administration n’a pas ignoré le tableau et que les agents du musée sont tous prêts pour la restauration de la mosaïque. Toutefois, ils ne peuvent s’en charger qu’à la stricte demande de l’association.
Par ailleurs Moncef Ben Moussa a affirmé que ce tableau a été posé dans le musée de façon illégale. « Le tableau n’a pas été posé dans un cadre officiel. L’association Tous Bardo a eu une autorisation informelle auprès du ministère de la Culture et de l’administration du musée. Il a été convenu de laisser le tableau en question dans l’espace du musée pendant une période ne dépassant pas les 24 heures. Mais là, ça fait une semaine que le tableau est là. » a-t-il précisé. Et d’ajouter : » Le tableau n’a pas été accroché de manière permanente, car il était prévu de le déplacer peu après l’événement. Le tableau est tombé quelques heures après à cause des vents. Il représentait ainsi un danger pour les visiteurs du musée. »
Moncef Ben Moussa a indiqué que cette mosaïque posait plusieurs problématiques étant donné qu’elle n’avait pas été réalisée sous la tutelle du ministère de la Culture. Elle a suscité également des réactions négatives de la part de la majorité des familles des victimes de l’attentat du Bardo. « Certaines familles ont apprécié cette initiative, mais d’autres ont contacté l’administration du musée pour des éclaircissements. Les photos de leurs fils ont été utilisées sans leur permission préalable. En plus, les familles des victimes japonaises par exemple, ne veulent pas évoquer les souvenirs de la mort. »