Le lundi 6 juin 2016, le dinar tunisien a subi une dégringolade historique face à l’Euro : 2,43 TND pour un 1 €. Le faible cours de la monnaie nationale face à la monnaie unique reflète la situation difficile que traverse notre économie. Explications de l’économiste Wajdi Ben Rjab.
L’inflation, le manque de compétitivité de l’économie nationale
Pour Wajdi Ben Rjab, la baisse du cours du dinar par rapport à l’euro traduit celle de la compétitivité des entreprises Tunisiennes. Elle exprime aussi l’incapacité de l’économie Tunisienne à attirer des flux extérieurs : devise ou investissement direct à l’étranger (IDE). De fait, pour l’expert, notre pays est en proie à une menace terroriste sérieuse. Il est aussi secoué par des conflits sociaux sans précédents, sous forme de grèves sauvages. Deux éléments qui n’incitent aucunement les investisseurs étrangers à venir en Tunisie.
L’inflation constitue un autre élément ayant conduit à la baisse du dinar tunisien face à l’euro. Son taux réel en Tunisie avoisine les 9%, alors qu’à l’Union Européenne, elle est mieux maîtrisée et elle atteint les 2%. La différence entre les deux données est donc la cause de la chute du dinar face à la monnaie unique.
Tourisme en berne, une balance commerciale gravement déficitaire
La diminution des recettes touristiques est une autre raison de la faiblesse du dinar face à l’euro. Le secteur est lourdement sanctionné par la menace terroriste. Par ailleurs, Wajdi Ben Rjab a déclaré que la balance commerciale déficitaire de la Tunisie a également contribué à l’aggravation de la situation monétaire.
Que faire alors ? Pour l’économiste, il est vital de trouver des moyens d’attirer les investisseurs étrangers en leur offrant des avantages qu’ils ne trouveront pas ailleurs. L’État, poursuit l’économiste, doit aussi améliorer les infrastructure et, surtout, moderniser et diversifier le secteur touristique qui est aujourd’hui essoufflé.