Samia Abbou, députée du Courant Démocratique, n’arrête pas de crier au scandale. Au bout du compte, il semble que c’est une spécialité de la maison ou, plutôt, un sport favori de sa famille politique. Il faut bien se trouver une raison pour bien digérer les échecs enregistrés.
Bref, après s’être attaquée au président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, Soufiene Toubal, l’accusant de corruption et affirmant qu’il serait même impliqué dans une autre affaire consistant au fait que Toubel aurait accepté un pot-de-vin de 10 000 TND pour intervenir dans les résultats d’un concours national de magistrature, la voila qu’elle s’attaque au ministère du transport l’accusant des mêmes griefs.
En effet, Samia Abou a fait part de l’existence de dossiers de corruption au sein du ministère du Transport.
Plus encore, elle affirme avoir présenté avec les députés de son parti (ça ne pouvait pas être autrement) deux dossiers au ministre du Transport, Anis Ghedira, concernant des malversations présumées au sein de son département l’accusant de n’avoir pas répondu à leur courrier. La députée d’Attayar, souligne que le ministre, au lieu d’engager une enquête autour de ces dossiers, aurait accordé une promotion à la personne impliquée dans lesdits dossiers.
La réponse ne s’est pas faite attendre et un démenti cinglant est venu contredire la députée avocate qui semble avoir oublié le principe de la présomption d’innocence.
En effet, Samia Abou n’a pas tardé à recevoir une précision du département objet de ses allégations. Ghassen Ouji, chargé de la communication au sein du ministère du Transport, a répondu avec un démenti catégorique. « Je suis très étonné par la déclaration de Mme Abbou. Nous n’avons reçu aucun dossier de corruption de sa part ou de celle du parti Attayar. Ceci dit, le ministre l’appelle, ainsi que tout autre citoyen détenant des dossiers de corruption, à contacter le département», a-t-il noté.
Ghassan Ouji ira jusqu’à faire la morale à dame Samia Abbou, lui conseillant de vérifier ses informations avant de lancer des déclarations qui peuvent nuire à la réputation des cadres et des structures de l’Etat.
Samia Abou comprendra-t-elle le message? Espérons-le.