PETROFAC a décidé de quitter définitivement la Tunisie. La décision semble irrévocable. Dans un précédent article, publié le 18/09/2016, nous avions annoncé ce départ avec l’espoir d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la gravité de la situation et son impact négatif sur les employés de l’entreprise voire sur l’Île de Kerkennah même.
Aujourd’hui le constat est amer et il ne reste que le regret de n’avoir fait aucun effort, huit mois durant, pour débloquer une situation dont les retombées étaient néfastes et sur la population insulaire que sur les revenus de l’Etat.
Les négociations de la dernière chance pour sauver ce qu’il y avait à sauver ont échoué et l’ultimatum lancé depuis les Îles britanniques par le Conseil d’administration du géant PETROFAC s’est écoulé.
L’Etat tunisien vient de prouver son impuissance devant quelques protestataires pour mettre en application les accords conclus auparavant et qui exigeaient une stabilité sociale et un climat de sécurité permettant à l’entreprise de fonctionner normalement.
Les conséquences de ce départ vont être lourdes. Plus d’un millier de personnes vont se trouver sans ressources, les petits projets financés par l’entreprise d’extraction de gaz vont être livrés à eux-mêmes et la région qui bénéficiait de différentes aides doit, désormais, aller chercher un nouveau mécène si ça se trouve dans l’archipel.
Plus encore, et peut être plus grave, le manque à gagner de l’Etat. En effet, ce dernier perdra 200 millions de dinars de revenus par an et qu’il devra compenser le déficit de production de gaz naturel sur son territoire, environ 40% de moins, par l’importation de gaz algérien au prix fort et en devises. Il faut imaginer l’impact d’une telle éventualité sur l’équilibre de la balance économique du pays.
Maintenant que nos partenaires britanniques ont jeté l’éponge et partis voir ailleurs pour ne pas dire vers de meilleurs horizons, on ne peut que féliciter ceux qui étaient à l’origine ou ont soutenu cette crise. L’UGTT aura bien des remords sur son incapacité à gérer ses représentations régionales, Harak El Irada de Moncef Marzouki et Hizb Ettahrir doivent jubiler et l’Etat doit méditer son impuissance et son incapacité à trouver des solutions même quand il s’agit d’un groupuscule de protestataires.
Le message que le départ de PETROFAC va transmettre, la veille de la conférence internationale sur l’investissement, donnera à réfléchir à plus d’un investisseur ou bailleurs de fonds étranger.
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