Depuis dimanche 18 septembre, suite à la réunion de Gammarth organisée à l’initiative de Hafedh Caïd Essebsi, la tension est montée d’un cran au sein de Nidaa Tounes. L’opposition farouche qui divise les pro-Hafedh aux dirigeants qui lui sont hostiles, les Ridha Belhaj, Abdelaziz Kotti, Khemaies Ksila ou encore Faouzi Elloumi, s’est amplifiée.
Aujourd’hui, plus que jamais, le parti est bord de l’implosion. Le député Mongi Harbaoui a souligné que seule la moitié du groupe parlementaire de NIdaa Tounes a participé aux travaux des journées parlementaires du parti. Plus grave encore : il a affirmé qu’Essebsi Fils aurait demandé à ceux qui étaient absents de boycotter délibérément les journées parlementaires du parti.
Mongi Harbaoui n’a pas caché ses craintes non seulement pour l’avenir du parti, mais aussi celui du gouvernement et de la présidence. Deux institutions que Nidaa est censé conduire. « Il est nécessaire de les tenir, [présidence et gouvernement], à l’écart des conflits internes de Nidaa Tounes », a-t-il déclaré à l’agence TAP.
La crise semble avoir atteint son paroxysme. Il est à rappeler que tout avait commencé avec la pétition signée par des dirigeants de Nidaa Tounes, appelant à réduire les prérogatives de Hafedh Caïd Essebsi. Les signataires – particulièrement Ridha Belhaj – ont même accusé le fils du président d’être derrière tous les problèmes qu’a connu le parti, d’être à l’origine de l’éviction de Habib Essid et derrière la proposition faite à Youssef Chahed, Chef du gouvernement, de prendre la tête de l’instance politique de Nidaa.
Les dirigeants nidaïstes, et ils sont nombreux, ont appelé à la suppression pure et simple des postes de directeur exécutif et de représentant juridique du parti, dont l’occupant n’est autre que Hafedh Caïd Essebsi. « Hafedh a fait exprès d’impliquer Youssef Chahed dans une manœuvre politique qui risque de paralyser l’action du gouvernement », ont affirmé les signataires de la déclaration anti-HCE.
Que va-t-il se passer à présent ? De toute évidence, difficile de voir Hafedh Caïd Essebsi évincé du parti que son propre père, le président de la République, a créé. Chaque clan, qu’il soit pro ou anti Hafedh, s’accroche bec et ongles au pouvoir. Pendant ce temps, Ennahdha se frotte les mains, son principal adversaire est en perdition et perd chaque jour davantage la confiance de l’électorat, et une opposition qui ne sait plus quoi faire pour attirer l’attention. Quant à la Tunisie, elle risque de plonger encore plus dans une nouvelle crise politique dont elle n’a vraiment pas besoin…
M.F.K