Du nouveau dans le bloc parlementaire de Nidaa Tounes : suite à la démission de Noureddine Ben Achour, le parti est passé de 69 à 68 députés. Il arrive donc juste derrière Ennahdha qui détient 69 siège à l’ARP.
A l’image du parti, le bloc parlementaire nidéiste est en proie à de vives tensions. Plusieurs députés ont manifesté leur mécontentement de la direction du bloc. Dans ce contexte de crise interne, depuis le 17 octobre dernier, un bon nombre d’élus ont gelé leurs adhésions au parti, à l’exemple de Mohamed Saïdane, Hela Omrane, Mohamed Ben souf, Mohamed Hédi Gueddich ou encore Samah Dammak.
Les frondeurs ont, dans un communiqué, appelé les autres membres du bloc de Nidaa Tounes à « revoir leur position et à s’éloigner de l’esprit d’allégeance en dehors du parti ». Par la même occasion, ils ont également appelé Soufiene Toubel, président du bloc, à respecter le règlement intérieur, ainsi que l’accord conclu qui lui permet de poursuivre sa mission jusqu’en février 2017.
Que reste-t-il de Nidaa Tounes ? On a d’une part, un parti qui se déchire et, de l’autre côté, un bloc parlementaire qui suit la même voie. Visiblement, le parti n’a presque plus rien de cette force politique, créée pour équilibrer les jeux face aux poids lourds de la politique tunisienne, notamment Ennahdha.
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a endossé plus d’une fois son costume de fondateur de Nidaa au détriment de sa fonction présidentielle afin de tenter de sauver ce qui reste de son parti, quitte à tenter de déstabiliser les adversaires. On pense notamment au rapprochement avec Mongi Rahoui durant les consultations sur la compositions du gouvernement d’union nationale, figure emblématique du Front Populaire. Une rencontre qui n’a pas manqué de semer le trouble au sein de la Gauche.
Des bruits de couloir ont, par ailleurs, laissé entendre que Béji Caïd Essebsi serait en partie à l’origine du conflit qui a récemment secoué Machrou3 Tounes, le parti de l’ancien enfant prodige de BCE, Mohsen Marzouk. Le Chef de l’Etat, selon des sources dignes de foi, se serait entretenu avec le député de l’ancien Bloc Al Horra, Walid Jalled, à l’origine du trouble, pour lui demander de semer la pagaille au sein de Machrou3 Tounes.
Soulignons, d’autre part, que d’autres fuites ont avancé que le Chef de l’Etat aurait exprimé sa volonté de lancer un nouveau parti politique, visiblement conscient de la débâcle de son propre parti.
Difficile de se prononcer sur l’avenir de Nidaa Tounes pour le moment. Mais deux choses sont certaines : le temps nous le dira et, surtout, c’est l’avenir de la Tunisie qui compte à présent et non pas celui d’un parti.
M.F.K