
Trois profils, une même personne
Revendiqué par Daech, l’attentat de Berlin a causé la mort de 12 personnes. L’auteur du drame est bel et bien de nationalité tunisienne, selon les déclarations du parquet allemand qui s’est prononcé aujourd’hui. Il s’appelle Anis Amri. Âgé de 24 ans, il est originaire du gouvernorat de Kairouan.
L’homme s’est présenté sous plusieurs identités, trois au moins. Il est entré en Allemagne en 2015, formulant 7 demandes d’asile, toutes rejetées. Il était sous la surveillance des services de sécurité allemands et avait même fait partie d’un réseau de recrutement pour Daech en Allemagne.
Les enquêteurs pensent qu’il aurait bénéficié de l’aide d’un complice, qui l’aurait aidé à tué le chauffeur du véhicule avec lequel le crime a été commis.
D’autre part, la brigade antiterroriste tunisienne a procédé à l’interrogatoire de la famille d’Anis Amri, selon un responsable sécuritaire qui s’est exprimé à l’AFP.
Les recherches sont actuellement en cours à travers toute l’Europe. Les autorités allemandes ont mis en garde contre la dangerosité de l’homme. Elles ont promis une récompense de 100 000 € pour quiconque fournirait une information conduisant à l’arrestation du fuyard.
La Tunisie avait refusé son expulsion sur son territoire
Il faut rappeler que le suspect devait être reconduit à la frontière, après le rejet, en juin dernier, de sa demande d’asile, mais « la Tunisie a d’abord nié que l’homme était tunisien », selon Thomas de Maiziere, et donc refusé toute expulsion sur son territoire. ça n’est que récemment que sa nationalité a été reconnue .
Les médias allemands, pour leur part, ont indiqué qu’il fréquentait un islamiste radical, Ahmad Abdulaziz Abdullah, un Irakien connu sous le nom d’Abu Walaa, arrêté le mois dernier pour son rôle dans le recrutement de combattants pour l’EI.
La Tunisie pointée du doigt
Le ministre de l’Intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Ralf Jäger a pointé du doigt la Tunisie l’accusant d’avoir retardé l’expulsion d’Anis Amri. Le ministre allemand souligne que « en juin 2016, la demande d’asile d’Anis Amri a été refusée par l’Office fédéral pour la migration et les réfugiés (…) l’homme n’a pas pu être expulsé car il n’avait pas de document d’identité en règle. La procédure d’établissement d’un document tenant lieu de passeport tunisien a été engagée depuis le mois d’août, mais a pris beaucoup de temps « .
Le ministre Allemand a précisé sur un ton accusateur que la Tunisie « a disputé le fait que cette personne soit l’un de ses ressortissants et les documents nécessaires n’ont pendant longtemps pas été établis« . Toujours sur un ton accusateur déclare que par coïncidence , « le document de voyage émis par la Tunisie est arrivé ce mercredi en Allemagne « , laissant entendre que la Tunisie est blâmée pour ce retard.

Avis de recherche d’Anis Amri
- Il est originaire de la région de Oueslatia, gouvernorat de Kairouan.
- Il serait arrivé en Italie en 2012 et y serait resté 3 ans avant de rejoindre l’Allemagne
- Il a fait une demande d’asile, qui lui a été refusée.
- Il a vécu dans un centre pour demandeurs d’asile à Emmerich am Rhein
- Il a utilisé plusieurs identités, et s’est fait passer pour un Égyptien et un Libanais
- La Tunisie a refusé de le reconnaître comme l’un de ses ressortissants.
- Il est classé dangereux par la police
- Il avait un casier judiciaire
- Il a quatre sœurs et un frère