L’agression monstrueuse des trois étudiants congolais a remis sur la table des discussions le problème du racisme, un phénomène bien enraciné en Tunisie. C’est dans ce cadre que le ministère chargé des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile a organisé, ce lundi 26 décembre, une conférence de presse visant à sensibiliser à la question du racisme en Tunisie.
Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile était présent lors de ce rendez-vous, en plus de représentants du Haut Commissariat des Droits de l’Homme auprès des Nations Unies.
Hormis les activités de sensibilisation organisées sur l’avenue Habib Bourguiba de Tunis, la conférence de presse porte sur les solutions permettant de faire face à la discrimination raciale. Dans ce contexte, le volet législatif a été abordé, notamment en ce qui concerne l’absence de législation claire sanctionnant ce type de discrimination.
Youssef Chahed prône la criminalisation de la discrimination raciale
Intervenant lors de la conférence de presse, Youssef Chahed a assuré que le gouvernement oeuvre pour la mise en place d’une journée nationale contre la discrimination raciale. « Toutes les forces nationales sont appelées à débattre sur cette question », a-t-il déclaré, rappelant que la Tunisie figure parmi les premiers pays à avoir aboli l’esclavage. « Le gouvernement d’union nationale, au plan législatif, veillera à faire appliquer les principes constitutionnels relatifs aux Droits de l’Homme. Nous devons mettre en place une stratégie nationale pour combattre la discrimination raciale », a souligné le Chef du gouvernement, qui a également appelé à la mise en place d’une loi claire criminalisant cette discrimination raciale. Dans ce cadre, il a solennellement invité l’ARP à étudier sérieusement la proposition de loi, formulée en 2014 par la société civile et présentée par des députés.
Face à l’ampleur de l’agression dont ont été victimes les étudiants congolais, la réponse des autorités tunisiennes était ferme et rapide. Reste, désormais, à concrétiser les paroles qui ont été formulées et à cristalliser les engagements qui ont été, et qui seront pris, de part et d’autre.