Les prisons tunisiennes font face à une surpopulation carcérale sans précédent, d’après Ghazi Jeribi, ministre de la Justice, qui s’est exprimé dans une déclaration à l’agence TAP. « Malgré les efforts déployés par le département de la Justice, les prisons tunisiennes demeurent encore loin des standards internationaux, soit 4m² par prisonnier. En Tunisie, on compte 2m² par prisonnier », a-t-il regretté.
Les chiffres avancés par le ministre sont sans appel : 10,6% de dépassement dans la capacité d’accueil pour la prison de Mornaguia, 4,5% pour Borj El Amri, 66% pour Mornag, 82% pour La Rabta, 33% pour Borj Erroumi, 47% pour Bizerte, 50% pour Béjà, 43% pour le Kef et 42% pour Jendouba.
Les cas des prisons de Kairouan, de Houareb et de Monastir sont les plus alarmants selon Ghazi Jeribi : cette surpopulation est, respectivement de 217% et 216% et 192%. Une situation catastrophique qui s’explique, selon le ministre, par les actes de vandalisme perpétrés dans certaines prisons après 2011. La restauration de ces établissements est en cours et l’accroissement de la capacité d’accueil de certains autres est envisagé. « Nous avons envisagé 7265 lits supplémentaires dans les prisons d’ici 2020 », a précisé le ministre.
1647 prisonniers impliqués dans des affaires de terrorisme et de blanchiment d’argent
À l’heure actuelle, la Tunisie compte 20 000 prisonniers, dont 14 343 primo-délinquants et 9200 récidivistes, affirme Ghazi Jeribi. Quelques 6662, selon lui, ont été emprisonnés pour des affaires de stupéfiants. Parmi eux, 3982 ont été jugés et 2680 sont placés en garde à vue. Le ministre a précisé que 5800 prisonniers sont impliqués dans des affaires de vols dont seulement 2816 cas ont été jugés.
Les prisonniers pour homicide sont au nombre de 2604, dont 1637 jugés et 967 gardés à vue. Par ailleurs, on compte 1799 prisonniers impliqués dans des affaires d’agression, mais seuls 744 ont été jugés.
Pour ce qui est des détenus impliqués dans des affaires de terrorisme et de blanchiment d’argent, ils sont 1647 individus. Selon les chiffres proposés par le ministre de la justice, Ghazi Jeribi, seulement 183 cas ont été jugés, alors que le reste est toujours en garde à vue.
Pour ce qui est des autres prisonniers, on compte 638 impliqués dans des affaires de détournement de personnes, 600 pour crimes commerciaux, 559 pour viol, 455 pour escroquerie et 422 pour falsification.