Polémique autour du décret ministériel datant du 9 juin 2016, imposé par Mohsen Hassan, ancien ministre du Commerce et qui a attiré les foudres des propriétaires des boulangeries-pâtisseries ne profitant pas de la farine subventionnée. Ces derniers, par la voix d’Abdelkarim Ben Mehrez, premier vice-président du groupement interprofessionnel des boulangeries et des pâtisseries relevant de la CONECT, ont appelé à l’annulation d’un texte qualifié d’injuste.
« Il [le décret] nous oblige à changer la forme de la baguette, que l’on devrait rebaptiser « petit pain ». Il stipule aussi l’allègement de la quantité de la pâte utilisée, qui devrait passer de 250 à 150 grammes », a déclaré Abldelkarim Ben Mehrez dans une conférence de presse, soulignant que ceci risque d’affecter la confiance des clients dans leurs produits.
La rencontre avec les médias a été organisée à l’heure où la Chambre syndicale nationale des boulangers, relevant de l’UTICA, a appelé à l’application du décret tant controversé. Dans cette optique, la Chambre exige également l’arrêt des activités des boulangeries qu’elle qualifie d’anarchiques, qui opèrent illégalement et imposent une concurrence déloyale.
La réponse d’Abdelkarim Ben Mehrez n’a pas tardé. Le premier vice-président du groupement interprofessionnel des boulangeries et des pâtisseries a affirmé que les 1200 boulangeries visées par la Chambre exercent leur activité en toute légalité. Elles disposent, de surcroît, de patentes délivrées par le ministère des Finances et elles font régulièrement l’objet de contrôles stricts dans le cadre de la loi.
Il a également rappelé que ces professionnels ne profitent pas de la subvention de la farine, qu’ils achètent à 51,200 TND le quintal. Abdelkarim Ben Mehrez a ainsi insisté sur la nécessité de réviser le système de subvention de la farine régi par un décret beylical datant de 1959. L’objectif, selon lui, est d’éviter les « manipulations et de garantir que la subvention soit profitable aux consommateurs ».
Dans cet ordre d’idées, il a rappelé que les boulangeries bénéficiaires de la subvention, au nombre de 3200, achètent leur farine à 22 TND le quintal pour la fabrication des baguettes, et à 6 TND le quintal pour la fabrication du gros pain
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