Considéré comme l’un des projets phares du gouvernement d’union nationale, « Premier Logement » est entré en vigueur depuis le 2 février 2017, à l’issue d’un accord signé entre l’Exécutif et la Banque Centrale de Tunisie à Dar Dhiafa à Carthage. Mais aussitôt lancé, aussitôt les critiques et les piques ont afflué.
Intervenant sous sa casquette de président de la commission parlementaire des finances dans Midi Show ce jeudi 9 février 2017, Mongi Rahoui a fait part de soupçons de corruption dans les formalités et les choix des prometteurs immobiliers. Il souligne que le secteur de l’immobilier est d’ores et déjà en proie à la corruption. « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de programme pour d’autres gouvernorats, à l’instar du Kef, de Kasserine, de Siliana, de Béja, ou encore de Médenine ? », s’est-il interrogé.
« Une honte »
La réponse du gouvernement n’a pas tardé. Intervenant dans la même émission, Mohamed Salah Arfaoui, ministre de l’Équipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, a rappelé que le projet « Premier Logement » constitue un rempart pour les familles tunisiennes contre la hausse des prix de l’immobilier. « Un moyen de leur permettre d’acquérir leur logement plus facilement », a-t-il souligné, signalant qu’un second décret est en cours d’élaboration, concernant le projet, et qui sera présenté prochainement en conseil des ministres.
Rien ne semble pouvoir calmer la fureur de Mongi Rahoui. « Vous devriez avoir honte avec ce décret », a-t-il lancé, en répondant au ministre, estimant que le projet ne facilitera en rien l’acquisition de logement pour les citoyens. « Vous serez convoqué à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et vous serez auditionné », a encore lancé Mongi Rahoui.
Il est à rappeler que la commission parlementaires des finances, présidée par le frontiste, a déclaré qu’elle va saisir la justice pour suspendre l’application du décret régissant les conditions d’accès au premier logement, et ce pour non conformité à la loi de finances 2017. D’ailleurs, dans cette optique, Mongi Rahoui a dénoncé à la télévision nationale, mercredi 8 février, « un abus de pouvoir du gouvernement qui émet un décret contraire à l’article 61 de la loi de finances ».
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