Reçu lundi par le président de la République, Abid Briki, ministre démis par Youssef Chahed a refusé de donner des détails sur sa rencontre indiquant qu’il tiendra une conférence de presse pour dévoiler les grandes lignes de son entrevue avec Beji Caid Essebsi et sur les raisons de son limogeage.
Des sources proches de Briki font savoir que l’ex-ministre de la fonction publique et de la gouvernance se serait heurté à certains obstacles qui l’auraient empêché d’avancer sur les dossiers dont il avait la charge.
On avance même qu’une grande rixe aurait éclaté, le 13 février, entre l’ex-ministre et un des conseillers du chef du gouvernement ce qui l’aurait amené à penser à démissionner. A l’origine de cette rixe, selon ces mêmes sources, l’empiétement du conseiller dans les affaires relevant des prérogatives du ministre.
Abid Briki aurait refusé l’immixion de certains conseillers dans les dossiers dont son département a la charge, particulièrement celui de la privatisation des entreprises publiques, un dossier qui tient particulièrement à cœur à Abid Briki.
Le ministre évincé aurait confié à ses proches que plusieurs ministres se plaignaient d’un certain « bicéphalisme » mais qu’ils n’osaient pas en parler mais que lui, de son côté, aurait décidé d’aller loin dans sa position quitte à démissionner.
Toujours selon ces mêmes sources, le projet de privatisation de l’office des céréales, dont la mission est plus que stratégique, proposé par un des conseillers aurait ajouté de l’huile au feu.
Un autre différend aurait éclaté, également autour des attributions de l’organe de contrôle du service public que Briki considère qu’il relève de la compétence de son département étant donné que cet organe avait, entre autre, pour mission de veiller à la bonne marche du service public, donc de l’administration surtout dans son volet de prévention contre la corruption.
Il est entendu que le contrôle général des services publics (CGSP) qui relève de la présidence du gouvernement, est un organe de contrôle supérieur, ayant une compétence horizontale, habilité à contrôler les services de l’administration publique lato sensu.
Le CGSP a, de ce fait, pour le contrôle et l’inspection des départements ministériels, des administrations, des services et des établissements publics et semi-publics, des organismes de toute nature faisant appel, directement ou indirectement, au concours financier de l’Etat et des collectivités publiques.
Il s’occupe, aussi, de la recherche d’éventuelles pratiques de corruption ou de délinquance économique ou financière dans les services et organismes contrôlés.
Tout cela peut expliquer les différends qui peuvent surgir autour de cet organisme d’importance.
Certains proches du ministre limogé avancent l’idée qu’il aurait refusé de signer le document devant mettre fin au privilège accordé à certains syndicalistes mis à la disposition de leurs activités syndicales. Ce phénomène touche, surtout, le corps enseignant et, par conséquent, le ministère de l’éducation.
Ce refus, serait, selon les mêmes sources, à l’origine de la décision de Briki de démissionner pour, finalement être éjecté, avant l’heure.
Les prochains jours apporteront, certainement, leurs lots de raisons.
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