L’incident de l’assassinat d’un crocodile du Zoo du Belvédère dans le centre ville de Tunis, suite à une hémorragie interne occasionnée par de grosses pierres lancées par un groupe de visiteurs, fait couler beaucoup d’encre depuis hier mercredi 01 mars 2017. Les internautes ont déploré un manque terrible de civisme et un acte barbare, qui n’est pas, non plus, moins choquant qu’un acte terroriste. Les médias internationaux américains et britanniques tels que the Guardian, l’Agence France Presse et l’agence de presse mondiale Associated Press n’ont pas également raté le scoop et ont donc réservé des pages pour traiter le sujet des agressions commisses à l’encontre des animaux dans notre parc national. Quoi de plus efficace pour donner une meilleure image sur le niveau de civisme du tunisien?
Ce n’est pas une blague de mauvais goût, mais des « visiteurs » ont lapidé à mort un Crocodile dans le parc Zoo #Belvedere à #Tunis ? #Hokch pic.twitter.com/GJY2vowbgO
— The Godfather (@Al_Pacino_) 1 mars 2017
Contacté par Réalités Online ce matin, Omar Neifer, directeur du parc zoologique Le Belvédère, a exprimé son profond regret suite à cet incident désolant tout en indiquant qu’il ne s’agit pas d’une première. Il a ajouté que des agressions sont commises quotidiennement par des visiteurs du parc contre les animaux qui ne peuvent pas se défendre et qui subissent leur sort.
« Un singe a été grièvement blessé au niveau de l’œil après avoir été agressé à coups de pierres. Les lions et les tigres sont également quotidiennement agressés par les visiteurs. Un grand nombre de volailles ont été victimes de fractures également à cause des agressions faites à leur encontre par des visiteurs« , a-t-il indiqué.
Omar Neifer a indiqué que le Zoo ne peut pas se permettre un grand nombre de gardiens en vue d’assurer pleinement la sécurité des animaux face à un manque de civisme terrible chez certains visiteurs. Il a ajouté que le parc connait actuellement des problèmes tels que la pollution et le commerce anarchique tout en précisant que les visiteurs et les citoyens en sont les principaux responsables. « Le parc n’ouvre ses portes qu’après une campagne de propreté générale quotidienne. Toutes les ordures sont quotidiennement retirées. Le problème n’émane donc pas de la direction du Zoo et de ses gardiens, mais plutôt du citoyen qui manque de responsabilité. En effet, les visiteurs ramènent avec eux tous les produit et les gardiens n’arrivent plus à contrôler la situation. » a-t-il indiqué.
En ce qui concerne les solutions pour mettre fin à ces problèmes, le directeur du Zoo a affirmé que le budget réservé annuellement au Zoo ne permet pas d’installer des caméras de surveillance et de dépêcher des gardiens et des policiers un peu partout à travers le circuit du Belvédère ajoutant que les coûts d’entretien et d’alimentation des animaux sont déjà très élevées. Il a dans ce contexte rappelé que la problématique liée à la révision des tarifs d’accès au Belvédère avait été évoquée lors d’un conseil municipal datant de 2015 mais n’ont pas officialisée ajoutant que ce point pourrait représenter une solution étant donné que ça va générer de nouvelles ressources et limiter, ainsi, l’accès de certaines gens « parasites » qui payent quelques sous et accèdent à l’espace pour agresser de pauvres bêtes et pour dénaturer un espace qui a coûté des milliards à la Tunisie.
Hajer Ben Hassen