Lancé depuis février dernier, le projet Premier Logement semble se heurter à ses premiers obstacles, à en croire Fahmi Châabane, président de la Chambre Nationale des Promoteurs Immobiliers. Il déclare que les banques sont à l’origine de ces blocages, notamment le Banque de l’Habitat. Celle-ci, selon lui, est actuellement la seule à pouvoir octroyer les prêts immobiliers aux primo-acquéreurs. « Les blocages sont également causés par les réserves de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) », ajoute-t-il encore.
De son côté, Néjib Senoussi, directeur de la Banque de l’Habitat, affirme que l’institution financière travaille actuellement sur l’élaboration d’une série de mesures, qui devraient être conçues dans le cadre du projet Premier Logement. « La BCT prépare une circulaire fixant les conditions d’octroi des prêts immobiliers », précise-t-il.
Un projet qui a fait polémique
Rappelons qu’avant même son lancement le 3 février 2017, le projet Premier Logement a déjà suscité plusieurs critiques, venant, notamment, du président de la commission des finances à l’ARP, Mongi Rahoui. Ce dernier avait fait part de soupçons de corruption qui pèsent sur le projet, concernant, à titre d’exemple, le choix des promoteurs immobiliers. Plus encore, Mongi Rahoui a également critiqué l’exclusion de nombreux gouvernorats du projet Premier Logement, à l’instar, du Kef, de Gafsa, de Kasserine ou de Médenine.
La réponse de Mohamed Salah Arfaoui, ministre de l’Équipement, n’avait pas tardé. Il a déclaré, le 9 février dernier sur Mosaïque FM, que l’appel d’offres a été adressé à tous les promoteurs immobiliers « sans exception ». Et d’ajouter qu’un autre décret relatif au projet devrait être présenté pour offrir aux citoyens « de nouvelles options ». Des déclarations balayées d’un revers de main par le président de la commission des finances, qui a déclaré que l’affaire serait réglée en plénière.