Au lendemain de l’annonce officielle de son parti politique « Al Badil Ettounsi », Mehdi Jomaa a entamé sa tournée à travers les médias audiovisuels. L’ancien chef du gouvernement s’inscrit de fait, et d’ores et déjà, dans un processus de course à la présidence de la République. D’ailleurs, il ne s’en cache pas. Intervenant dans « Midishow » de ce jeudi 30 mars 2017, le président d’Al Badil Ettounsi (Tunisie Alternatives), a affirmé que la conquête du Palais de Carthage est « légitime« , au même titre que celle du palais de la Kasbah. « Que ce soit le président de la République ou le Chef du gouvernement, il s’agit de postes permettant d’acquérir un rôle majeur pour changer les choses », a-t-il expliqué sur l’antenne de Mosaïque FM.
L’affaire n’est pas forcément liée à sa personne, selon Mehdi Jomaa, qui estime que la course à la présidence de la République ou à celle du gouvernement est ouverte à quiconque pouvant apporter une valeur ajoutée. « Mon souhait, c’est qu’il y est quelqu’un de meilleur que Mehdi Jomaa », a-t-il lancé. Une manière de dire, sans un brin de modestie, à ses futurs adversaires qu’il représente le meilleur candidat pour l’instant. Mehdi Jomaa en est convaincu et se fait un point d’honneur en l’affirmant.
Il en est de même pour la participation de son parti politique aux prochaines échéances électorales notamment les municipales. Et là encore Jomaa ne cache pas son assurance et sa confiance en ses collaborateurs et adhérents à son parti.« Nous ne présenterons pas de candidatures tant qu’elles ne portent pas en elles une réelle valeur ajoutée », a-t-il souligné.
« Nous avons arrêté six gros poissons de la corruption »
Mehdi Jomaa n’a pas échappé au rituel de la défense d’un bilan décrié de son passage à la Kasbah. Il s’est livré à un exercice de justification pour la période allant de janvier 2014 et février 2015. « Nous avons fait de la lutte contre la corruption une priorité. Dans ce cadre, l’appareil sécuritaire a réussi à arrêter six gros poissons de la corruption. Ils ont écopé d’une amende, mais libérés par la suite. D’où la mise en place d’une loi relative à la provenance des fonds des contrebandiers », a-t-il précisé.
Concernant ses éventuelles relations dans le domaine pétrolier, le président d’Al Badil Ettounsi a nié toute relation établie dans ce cadre, assurant qu’il s’était spécialisé dans l’industrie aéronautique et niant l’existence d’un quelconque contrat entre l’entreprise pétrolière Total et la Tunisie. « Je refuse de répondre aux critiques et aux campagnes de déstabilisation. Je préfère me concentrer sur mon travail », a-t-il dit.
D’autre part, Mehdi Jomaa a profité de son intervention pour répondre aux critiques sur les soupçons relatifs à l’ingérence de ses frères dans les affaires de la présidence du gouvernement entre 2014 et 2015. « Je ne souhaite pas répondre à ce genre de critiques qui relèvent d’une politique bas de gamme », a-t-il répondu, affirmant que son premier frère, l’homme d’affaires, n’avait jamais mis les pieds au palais de la Kasbah. Quant au second, qui est un diplomate, il affirme l’avoir rencontré dans le cadre d’une mission officielle.