Pendant trois jours, « Le Marathon des Mots » a permis au public de Tunis de renouer avec la littérature, à travers un échange intense entre les artistes et l’audience.
« Le Marathon des mots », (Al Kalimat en tunisien), a eu lieu, dans sa troisième édition, (7 à 9 mars) dans plusieurs endroits de la ville, – au Théâtre municipal de Tunis, à la salle 4éme art, ainsi qu’au Fondouk El Attarine dans la médina.
Créé en France, précisément à Toulouse, en 2005 par Olivier Poivre d’Arvor, ce festival de littérature, a réuni le beau monde de la scène littéraire en Tunisie, ainsi que les étudiants de l’Institut supérieur d’art dramatique (ISAD) à Tunis. Ces derniers ont lu des passages sélectionnés des livres et ont récité des poèmes dans le métro et dans le train.
« Votre présence et vos yeux écarquillés nous donnent l’énergie pour continuer », disait Olivier Poivre d’Arvor, samedi, 8 mars, à l’actrice, Carole Bouquet, qui lisait avec beaucoup d’engagement « Tentative de jalousie » de l’écrivaine russe Marina Tsvetaeva, en présence de la nouvelle ministre de Tourisme, Amel Karboul, et l’ambassadeur de France, François Gouyette, au Théâtre municipal.
Plus petit qu’en France, où 150 évènements ont lieu pendant le Marathon des Mots à Toulouse, festival commence dans sa version tunisienne, commence toutefois, à avoir de la renommée et à attirer le public.
Le vendredi, l’écrivain français, Laurent Gaudé a donné une lecture croisée de son roman « Le Soleil des Scorta », ayant remporté le Prix Goncourt 2004, avec l’actrice française Catherine Allégret.
Le principe du festival consiste à ce que des auteurs lisent leurs propres textes, ou ceux des d’autres. Chacun partage les mots et les idées de l’autre, en français ou en arabe.
Jalila Baccar, actrice tunisienne, a rendu hommage au poète égyptien, Ahmed Fouad Negm, décédé récemment, en lisant ses poésies.
Hommage aux femmes
Samedi 8 mars, était placé entièrement sous le signe de la « Journée de la Femme ». La soirée commençait alors avec un débat entre cinq artistes femmes : Anissa Daoud, comédienne, Alia Sellami, chanteuse, Amira Chebli, actrice, Dora Bouchoucha, productrice, et Isabelle Quentin-Heuzé, responsable des dossiers relatifs au patrimoine industriel, à la Fondation EDF. Modéré par Elizabeth Tchoungui, journaliste et animatrice à la télévision française, ce débat a porté sur les difficultés qu’affronte la gent féminine dans le domaine culturel. « Cela m’inspire, disait Amira Chebli, en ajoutant : « La littérature féminine porte en elle, le sentiment de la colère ».
Et en hommage aux femmes, il y a eu la projection du film documentaire « Tunisie, histoires de femmes » de la réalisatrice, Fériel Ben Mahmoud. Le festival a eu beaucoup de succès. Les organisateurs ont donné rendez-vous au public pour l’année prochaine.
Sarah Kanning