La polémique suscitée quant à l’éventuelle approbation du projet de loi sur la réconciliation économique par les députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple était un des points soulevés de le discours prononcé ce mercredi 10 mai 2017 au Palais des Congrès à Tunis, par le président de la République. Beji Caid Essebsi a indiqué qu’il avait proposé cette initiative en tant que président de la république qui jouit de certaines prérogatives. Selon lui, la loi sur la réconciliation économique et financière pourrait représenter une solution efficace pour faire sortir le pays de la crise qu’il traverse depuis plusieurs années. Il a dans ce contexte affirmé que l’Assemblée des Représentants du Peuple qui compte 217 élus et 16 partis politiques est en mesure de trancher quant à approbation ou le retrait de la loi sur la réconciliation. Beji Caid Essebsi a exprimé son étonnement de voir certains partis politiques sous-estimer le premier acquis de la révolution qui est le parlement national. Il a ajouté qu’il ne prendra plus en considération les propos hostiles à la loi sur la réconciliation lancés par certains partis politiques qui n’optent pas pour le dialogue et qui préfèrent opter pour un nouveau type de dialogue au détriment des pouvoirs législatif et exécutif.
Il s’est dans ce contexte abstenu de nommer les partis politiques en question tout en se contentant de dire que ces partis n’ont pas respecté le jeu démocratique en cherchant à semer le chaos dans le pays qui vit une conjoncture assez difficile et ce, à travers les appels récurrents à l’organisation des manifestations.
Pour BCE, ces partis, qui ont connu un échec lors des dernières élections législatives et présidentielle, ont le droit d’exprimer leur point de vue librement par rapport à la loi sur la réconciliation. Toutefois, il n’est pas question de remettre en cause l’indépendance du pouvoir législatif ou de menacer de désobéissance civile en cas d’approbation de cette loi par l’Assemblée des représentants du peuple.