La récente chasse aux hommes d’affaires impliqués dans la corruption et la contrebande n’a pas fait que des heureux. Dans un communiqué rendu public ce mercredi 31 mai 2017, la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme (LTDH) a émis des réserves sur ces dernières arrestations.
Elle rejette « catégoriquement » la comparution de civils devant le tribunal militaire, évoquant une ambiguïté autour de la résidence surveillée et les arrestations elles-mêmes. « Avoir recours au décret 50/1978 relatif à l’état d’urgence est contraire aux principes de la Constitution de 2014. Il n’a été utilisé que pour s’en prendre aux mouvements syndicaux et mettre leurs leaders en prison », déclare la LTDH dans son communiqué.
La Ligue souligne, en revanche, l’importance de cette guerre menée contre la corruption, mais dans le cadre d’un plan global, efficace et courageux, conçu dans la transparence et en respectant les valeurs humaines et les principes d’un procès équitable. Elle exprime, néanmoins, ses craintes concernant l’état des libertés individuelles.
D’autre part, la LTDH appelle au retrait de la loi sur la réconciliation économique. Ce retrait constituerait, selon la Ligue, une preuve d’adhésion à la guerre contre la corruption.
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