
l’Emir du Qatar
La situation née de la rupture des relations diplomatiques de l’Arabie saoudite, le Bahreïn, l’Égypte, les Émirats arabes unis auxquels se sont joints la Libye, le Yemen et les lles Maldives, va non seulement créer une vive tension dans la région, mais, et surtout peser lourd sur l’économie du Qatar.
Rien que pour la compagnie aérienne qatarie, une énorme perte est attendue suite à l’annulation de pas moins de 50 vols vers l’Arabie Saoudite, le Yemen et Bahrein. Et du fait de la fermeture de l’espace aérien de ces pays pour les avions de la compagnie qatarie, cette dernière sera à coup sûr amenée à affréter des avions et de recourir aux services des compagnies étrangères ce qui serait à un coût exorbitant.
Autre élément et non des moindres, la fermeture du passage terrestre Abou Somra avec l »Arabie Saoudite va porter un coup dur aux échanges qataris. En effet, c’est à travers ce passage que transite la plus grande partie des importations qataries notamment en produits de consommation. La fermeture de ce passage frontalier peut engendrer une pénurie même en denrées alimentaires sans compter les pertes au niveau des exportations de l’émirat particulièrement l’exportation du bétail, grande spécialité de l’émirat.
Il faut souligner, également, que le Qatar, qui se targue de jouer un rôle régional et d’avoir été choisi pour organiser le Mondial-2022 de football, risque de connaître là aussi des difficultés. Sachant que toutes les infrastructures à réaliser pour cet événement planétaire sont toujours en construction, le blocus aérien, terrestre et maritime imposé à l’émirat empêchera l’acheminement des matériaux et matériels nécessaires à leur concrétisation. Ce qui poserait un grand problème de respect des délais, 2020 c’est déjà demain.
A tout cela viennent s’ajouter des nouvelles pas très encourageantes.
En effet, l’agence Moody’s vient de baisser la note souveraine du Qatar et compte le rabaisser encore plus suite à la nouvelle situation créée par ce séisme diplomatique autour de ce pays.
Le blocus né de ce séisme a eu impact rapide sur le marché financier qatari et l’indice de la bourse de Doha a chuté dès la matinée de 7%.
Des moments difficiles attendent l’émirat qui risque, après avoir été exclu de la coalition militaire arabe qui combat des rebelles pro-iraniens au Yémen, d’être,selon un haut responsable saoudien, éjecté du Conseil de coopération du Golfe.
L.R