
Elyes Gharbi, ancien directeur général de la Télévision tunisienne.
Le Syndicat national des journalistes (SNJT) voit d’un mauvais oeil le limogeage d’Elyes Gharbi de la direction générale de la Télévision tunisienne, décidée par le gouvernement d’union nationale vendredi 16 juin 2017. Le syndicat parle même d’une main-mise de l’Exécutif sur les médias publics et d’un manque de considération vis-à-vis de l’opinion publique et de la loi.
« Il s’agit d’une violation du décret-loi 116 et d’une poursuite de la politique de marginalisation de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) », affirme le SNJT dans son communiqué de ce samedi 17 juin 2017. Plus encore : le syndicat déclare même que la guerre contre la corruption menée par l’Exécutif risque de perdre sa crédibilité, puisque « les corrompus des médias sont encore libres ».
Le SNJT établit, par la suite, un rapprochement entre le limogeage d’Elyes Gharbi et la dernière nomination à la tête du Centre africain de perfectionnement des journalistes communicateurs (CAPJC). « Il [CAPJC] est devenu une branche du département de la communication et de l’information de l’Exécutif », souligne le syndicat.
Des éléments qui portent atteinte à l’indépendance de la presse en Tunisie d’après le SNJT, qui estime que la démarche du gouvernement va à l’encontre de la liberté de la presse et de l’expérience démocratique elle-même. « La HAICA doit assumer ses responsabilités en évaluant le travail des responsables au sein des médias publics », note encore le syndicat.
Revenant sur le limogeage d’Elyes Gharbi, le SNJT regrette que la décision ait été prise sans attendre l’ouverture d’une enquête administrative au sein de la Télévision tunisienne. « Le retard de diffusion du journal télévisé – l’une des raisons évoquées pour le limogeage de Gharbi – n’est qu’un prétexte, une décision déjà prête », affirme encore le SNJT.
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