Un rassemblement a eu lieu ce mardi 4 juillet 2017 devant l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), organisé par des syndicalistes, des personnalités politiques et des composantes de la société civile. Ahmed Kahlaoui, président de l’association de soutien à la Résistance, évoque la nécessité pour la Tunisie de « présenter des excuses à la Syrie et à son peuple », pour avoir rompu les relations diplomatiques.
« La Syrie est une partie de nous, et nous sommes une partie de la Syrie. Le président de la République a promis, lorsqu’il avait pris les rênes du pouvoir, de rétablir les relations avec la Syrie. Il doit tenir sa promesse », déclare-t-il encore.
Les tentatives de rétablissement des relations avec la Syrie, interrompues à l’époque de la Troïka, se sont multipliées. En mars 2017, une délégation parlementaire tunisienne s’était rendue dans le pays pour rencontrer le président Bachar Al-Assad. Composé de plusieurs sensibilités politiques – Nidaa Tounes, Front Populaire, Al Horra -, le groupe cherchait à trouvé des solutions pour le rétablissement des relations tuniso-syriennes. Une fois de retour en Tunisie, le groupe a rencontré le président de la République, Béji Caïd Essebsi, pour lui fournir un compte-rendu de la visite.
D’ailleurs, ce dernier n’a pas exprimé son désaccord pour une éventuelle reprise des relations diplomatiques avec la Syrie. En avril 2017, le Chef de l’État s’était dit favorable à une reprise du niveau « normal » de ces relations. « Il n’y a pas d’objection fondamentale à ramener les relations à leur niveau normal une fois la situation améliorée et stabilisée dans ce pays frère », pouvait-on lire dans un communiqué de la présidence de la République.

Rencontre de la délégation parlementaire tunisienne avec le président Bachar Al-Assad le 19 mars 2017.
La question sécuritaire pose problème
La Tunisie, rappelons-le, possède une représentation consulaire à Damas qui s’occupe des intérêts des tunisiens, d’après la présidence de la République. Ce pas a été franchi en 2015, trois ans après l’expulsion de l’Ambassadeur syrien par la Troïka. Un représentant consulaire tunisien auprès du régime de Bachar Al-Assad a été désigné pour « suivre la situation des tunisiens en Syrie ».
La question sécuritaire demeure, cependant, le principal casse-tête pour les autorités tunisiennes, compte tenu du nombre important de terroristes ayant migré de la Tunisie vers la Syrie pour le « Djihad ». Il s’agit du principal sujet qui bloque la reprise totale des relations diplomatiques. Sur cette question, la Syrie assure qu’elle est prête à « fournir des informations sur les filières de recrutement de jeunes tunisiens vers la Syrie », d’après les affirmations des députés tunisiens qui se sont rendus en Syrie en mars dernier.