Afin de soutenir la presse francophone en Tunisie, l’Ambassade de France en Tunisie, par le biais de Canal France International (CFI), lance le programme « Je m’exprime en Français », présenté lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 7 juillet 2017 au siège de l’Institut Français de Tunisie (IFT).
Présidée par l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor ;la conférence de presse a vu la présence du représentant du président de la République tunisienne auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie., Ferid Memmich ; du directeur de l’Institut français de Tunisie (IFT), Patrick Flot et de l’attaché audiovisuel régional Maghreb à l’IFT, Tancrède de la Morinerie. La valorisation de la langue française et les moyens à mettre en œuvre pour améliorer la situation de la presse écrite, de l’audiovisuel, des médias en ligne et des bloggeurs tunisiens actifs étaient les thèmes abordés à l’occasion.
Le programme français et européen dédié au « renforcement de l’utilisation et de la présence de la langue française dans les médias tunisiens » porte sur 300 000 € sur deux ans qui seront accordés aux éditeurs ayant fait preuve de persévérance et répondent à l’exigence de la qualité. Des entreprises françaises installées en Tunisie, dans un esprit « d’entreprise citoyenne » s’investiraient pour soutenir les médias francophones. Les fonds sont d’ores et déjà disponibles, reste à attendre le démarrage du programme en septembre 2017.
« Plusieurs médias ont fait leur apparition en Tunisie au lendemain du 14 janvier 2011. La plupart dans la langue officielle du pays, l’arabe. D’autres ont fait le choix de la langue française », déclare Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie, qui souligne l’importance de la présence de la presse française. Une presse dont le nombre de lecteurs a décliné au fil des années, selon le diplomate. « L’ambition du programme proposé est de soutenir une dynamique permettant de favoriser de nouvelles perspectives au travers de la langue française dans les médias tunisiens », explique Olivier Poivre D’Arvor.
Accompagner la presse francophones face à ses défis
« Je m’exprime en français » a été pensé dans un contexte où les médias, qu’ils soient écrits, ou audiovisuels, subissent de plein fouet la concurrence numérique et la baisse des revenus publicitaires. Son objectif principal est donc de répondre aux besoins spécifiques exprimés par les entreprises de presse et les professionnels du métier.
Le programme est destiné aux médias francophones tunisiens, la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ), les journalistes qui seront retenus pour participer aux programmes de formations dans le cadre du projet, les médias proposant des contenus en français, les sociétés de production audiovisuelle développant des projets de contenu en français, ou encore le public et les utilisateurs francophone des réseaux sociaux.
Appel à projet en septembre 2017
S’étendant sur 2 années, « Je m’exprime en Français » est construit sur 3 axes. Le programme vise, tout d’abord, à tisser un partenariat avec les médias francophones tunisiens, à travers, à titre d’exemple, l’accompagnement de la production des contenus et les programmes en français – radio ou télévision -. Dans ce cadre, un appel à projet sera lancé. « Je m’exprime en Français » est également une manière de soutenir la liberté d’expression et l’accès à l’information.
Au total, ce sont 19 formations théoriques et pratiques en France qui seront proposées aux participants. Elles se dérouleront en France. L’appel à projet, quant à lui, sera lancé en septembre 2017 :
- Formation 1 : journaliste radio, du 2 au 13 octobre 2017 (8 candidats)
- Formation 2 : magazine TV, du 16 au 27 octobre 2017 (4 candidats)
- Formation 3 : présentateur TV, du 6 au 17 novembre 2017 (3 candidats)
- Formation : 4 réalisateurs TV, du 6 au 17 novembre 2017 (4 candidats)
300 000 € seront donc accordés à la presse francophone tunisienne, ce qui équivaut à quelques 810 000 dinars tunisiens. Un chiffre plutôt modeste, compte tenu du nombre non négligeable d »entreprises de presse tunisiennes francophones. Sur quelle base ce montant sera-t-il réparti, d’autant plus que les difficultés traversées par les entreprises de presse tunisiennes francophones sont nombreuses ? Sans doute, il s’agit d’un si petit pas pour la presse, mais un grand pas pour la démocratie.