Les temps sont difficiles, et la situation économique du pays, si elle donne des signes d’une certaine reprise dans certains secteurs, n’en demeure pas moins délicate pour ne pas dire difficile.
Le chef du gouvernement est sur tous les fronts et la bataille qu’il mène contre la corruption et la contrebande n’est pas une mince affaire quoi qu’en disent ses détracteurs. Le doute n’est pas permis et Youssef Chahed vient de le rappeler aux élus du peuple : pas de retour en arrière. La guerre contre la corruption se poursuivra car il a choisi de défendre l’Etat, comprendre la Tunisie et les « patriotes sincères ont choisi également la Tunisie ». L’action continue, avec une volonté plus forte de réussir et pour cela, le chef du gouvernement a besoin du soutien de tous pour y parvenir. Et tout acte allant dans un autre sens peut avoir des retombées négatives.
Et sans vouloir s’en prendre à qui que ce soit une question très particulière taraude l’esprit de beaucoup d’observateurs. C’est celle portant sur le rôle de conseiller et il semble il n’y a qu’en Tunisie qu’un conseiller s’exprime dans les médias sur des questions dont les solutions ne sont pas encore trouvées ou pour lesquelles aucune décision n’a été prise. Résultat : des déclarations contradictoires avec les ministres en charge de ces dossiers ou entre les conseillers eux-mêmes. Cela donne le tournis.
A titre d’exemple, un des conseillers du chef du gouvernement vient d’en donner la preuve. Ne devant, normalement pas s’exprimer sur le sort des entreprises publiques mais devant soumettre ses propositions au chef du gouvernement, il annonça à travers les médias la privatisation de la Régie nationale du Tabac et des Allumettes (RNTA). Une déclaration qui a fait réagir le secteur entraînant le blocage du secteur des tabacs et engendrant des pertes monumentales et pour l’entreprise et pour le budget de l’Etat. Les syndicats ont bloqué et la distribution et la production pendant quelques heures pour obtenir des éclaircissements du chef du gouvernement à propos de cette question aussi fondamentale.
Par ailleurs, un autre conseiller du chef du gouvernement a déclaré pour sa part, il y a une semaine, que la question de la privatisation des entreprises publiques n’est pas à l’ordre du jour.
Cette cacophonie devient inquiétante d’autant qu ce n’est pas la première fois que cela arrive ! Il est temps de mettre de l’ordre pour que le chef du gouvernement puisse mener son combat et mettre en œuvre les réformes dont le pays a besoin.
F.B