La récente sortie médiatique de Marzouki sur la chaîne qatarie Al Jazeera, la veille de la fête de la République a chamboulé le paysage politique par l’ouverture d’un dossier brûlant, celui de la fameuse attaque de l’ambassade américaine ayant eu lieu le 14 septembre 2012. Marzouki a tiré à boulets rouges sur » tout le monde« , de l’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali, au ministre de la Défense de l’époque Abdelkrim Zbidi en passant par le ministre de l’Intérieur, Ali Larayadh et le chef de l’Etat-major, Rachid Ammar, en responsabilisant particulièrement Hamadi Jebali. Si certains « accusés » ont préféré garder le silence, d’autres se sont contentés de le démentir tel que Ali Larayadh. Quant à l’ancien ministre de la Défense, Abdelkerim Zbidi, il a déclaré qu’il n’hésitera plus à révéler les dossiers impliquant Moncef Marzouki, en l’accusant de vouloir falsifier la vérité et les faits historiques. » Les déclarations de l’ancien président provisoire de la République sont irresponsables. Il tente d’induire l’opinion publique en erreur » a-t-il souligné. Zbidi a indiqué que les cadres sécuritaires du ministère de l’Intérieur ont juste demandé d’installer du fil de fer barbelé à l’entrée de l’ambassade. Toutefois, il a affirmé qu’il avait reçu par la suite un coup de fil de Ali Laraaydh l’informant que la situation est devenue de plus en plus grave autour de l’ambassade et que près de 170 véhicules ont été brûlés. Il a ajouté que des renforts militaires ont contrôlé la situation avec les forces sécuritaires et présidentielles contrairement aux dires de Marzouki qui prétendait que la situation était réglée uniquement grâce aux unités présidentielles. « Marzouki ne connaît même pas les prérogatives de l’armée nationale durant l’état d’urgence! je lui ai fais part moi-même de la tournure des événements. J’ai ensuite reçu un coup de fil de son directeur du cabinet Imed Daimi me demandant de permettre aux marines américains d’intervenir, j’ai lui ai alors dit que cette affaire ne le concernait pas et c’est au président de la République de me demander cela par écrit car même Ben Ali quand il était au pouvoir il contactait le ministère par écrit. Il m’a alors accusé d’avoir la nostalgie du passé. Je lui ai répondu qu’il pourrait prendre ça comme il voulait. Marzouki, Daimi et un des conseillers de Hamadi Jebali ont essayé de me convaincre d’ accepter l’intervention des marines américains. J’ai rejeté catégoriquement leur proposition et j’ai même montré mon intention de démissionner si le pied d’un seul marine américain foulait le territoire tunisien. J’ai d’ailleurs présenté ma démission étant donné que les marines américains sont venus et ils étaient accueillis à la caserne de l’Aouina par Hédi Belabbes, qui était à l’époque secrétaire d’Etat auprès du ministère des affaires étrangères. Ce monsieur appartenait en effet au CPR, » a-t-il précisé.
22