Les familles tunisiennes ont du mal à joindre les deux bouts, ce qui ne constitue plus un secret, notamment depuis 2011. Leur pouvoir d’achat, depuis cette date, a reculé de 40%. De l’autre côté, les prix des produits à la consommation ont augmenté, en moyenne, de 100%. Certains produits alimentaires ont vu leur prix exploser de 200% !
Les ménages les plus démunis et la classe moyenne sont les plus touchés par cette flambée spectaculaire des prix. À titre d’exemple, le prix des piments, qui avait atteint des record cette année – dépassant les 3 TND le kilogramme, est actuellement fixé à 1,8 TND le kilogrammes, contre 500 millimes enregistrés il y a quelques années !
Les courses quotidiennes chez les épiciers ou les commerces de proximité coûtent dans les 30 à 40 TND pour une famille de cinq personnes environ. D’ailleurs, rien qu’avec le lait, ses produits dérivés, la viande, les fruits et les légumes, cette moyenne peut être largement dépassée. À cela s’ajoute les autres dépenses quotidiennes à l’instar de celle du transport ou des produits d’entretien. Et les exemples sont nombreux.
Le cercle vicieux des crédits à la consommation et du découvert bancaire
La situation est difficile et pour y faire face, les tunisiens ont souvent recours à l’endettement auprès des banques. En effet, ils sont 10% de plus à contracter un crédit à la consommation en 2017 par rapport à 2016. Au total, ce sont près de 2,4 millions de dinars qui ont été empruntés en 2017 jusqu’à présent selon les experts économiques. Et ce n’est pas tout : l’autre alternative choisie par les ménages est le fameux retrait au « rouge » – découvert bancaire -. Près de 5 millions de dinars ont été dépensés à travers le découvert bancaire selon les experts économiques. Et encore : nombreuses sont les familles à combiner les deux éléments : découvert bancaire et crédit à la consommation, s’inscrivant ainsi dans un cercle vicieux quasi infini, alimenté par les dépenses quotidiennes, les échéances de remboursement des crédits, les impôts, et les factures.
Dans ce volcan en irruption, le tunisien ne sait plus où donner de la tête, face à un État tout aussi impuissant et écrasé sous le poids de ses propres dettes…