L’annonce de sa démission de l’intérim des Finances et du ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale a semé la zizanie le 18 août dernier : Fadhel Abdelkefi comparaît demain, lundi 4 septembre 2017, devant la Justice dans le cadre de l’affaire de Tunisie Valeurs remise au goût du jour le 10 août dernier, et dans laquelle l’ancien ministre est accusé de plusieurs dépassements administratifs et financiers.
Fadhel Abdelkefi, rappelons-le, a été condamné par contumace le 26 novembre 2014 à une peine de prison et la somme de 1,8 millions de dinars. La ^:ainte a été déposée par la direction de la Douane, dont il était pourtant le chef en tant que ministre intérimaire des finances. L’ancien ministre, après l’éclatement de l’affaire, n’a eu de cesse de clamerson intégrité et de réitérer que le communiqué explicatif précédemment publié par Tunisie Valeurs sur cette affaire était clair.
Cette « intégrité », a été saluée par une grande partie de la sphère politico-médiatique, qui a même qualifié l’acte de « leçon ». Néanmoins, Fadhel Abdelkefi fait l’objet d’une autre accusation qui risque de mettre à mal cette image qu’il a voulu forger. Outre la condamnation par contumace dont il fait l’objet, l’ancien ministre des Finances par intérim est la cible de la quatrième Chambre correctionnelle relevant du Tribunal de Première Instance de Tunis. En 2005, à l’issue d’une audition tenue le 28 août, Fadhel Abdelkefi a été condamné à deux ans de prison et à une amende pour une affaire d’infraction à la réglementation de change, enfreignant les articles 22,33, 35, 36 et 37 du code des change et du commerce extérieur, aux articles 25 et 43 du décret n° 608/77 daté du 27/07/1977 et à la circulaire de la Banque centrale de Tunisie (BCT) n° 5 de l’année 2005, datée du 16/02/2005.
Le procès de l’ancien ministre risque d’être long et c’est son avenir politique qui peut en dépendre. Certaines sources proches du gouvernement évoquent un éventuel retour à l’Exécutif après ledit procès, en tant que ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale. D’autres voix ont évoqué une « rivalité » entre Fadhel Abdelkefi et le Chef du gouvernement Youssef Chahed, affirmant même que ce dernier pourrait être remplacé par Abdelkefi dans un gouvernement de compétences.
Avant la démission de l’ancien ministre intérimaire, cette rumeur sur la rivalité a été tout bonnement balayée par les deux hommes, puisqu’ils n’ont eu de cesse de souligner leurs profondes et sincères relations d’amitié.
Ce qui est certain, par ailleurs, c’est qu’à présent, Fahdel Abdelkefi ne sera plus aux Finances pour assurer l’expédition des affaires courantes, comme le lui a demandé le Chef du gouvernement après l’annonce de sa démission. Le poste est donc bel et bien vacant, et le remaniement ministériel pourrait intervenir plus tôt que prévu. Et là encore, il s’agit d’une autre bataille politique…
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